Aller au contenu principal

Filière
Les fruits et légumes frais dans les pas du vin

La filière fruits et légumes a développé très rapidement le nombre d’exploitations engagées dans la HVE, pour devenir le deuxième secteur après le vin.

Tout est allé très vite… Fin 2018, jusque-là si les trois lettres HVE étaient connues des instances ou que les producteurs en avaient sans doute entendu parler, elles étaient quasi inexistantes dans la bouche des opérateurs de la filière fruits et légumes. En quelques mois, revirement de situation, la Haute Valeur environnementale (HVE) était sur toutes les lèvres. Les états généraux de l’alimentation et la loi qui en a découlé étaient passés par là.

« Les Egalim ont montré que la HVE était l’une des solutions pour répondre aux ­attentes sociétales », avait déclaré, en mars 2019 au Salon de l’agriculture, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume.

Pour la petite histoire, un peu oubliée, la certification avait été créée en 2008, lors du grenelle de l’environnement pour rassembler sous une même bannière différents labels viticoles (Agri Confiance, Terra Vitis…) et proposer une offre pour pallier le manque en vins biologiques. Laissée quatre ans au placard, c’est Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture, qui la sortira des limbes en 2012.

Inscrit au plan de filière

Toujours sous l’impulsion des vignerons (Vignerons indépendants de France), l’Association nationale pour le développement de la certification Haute Valeur environnementale est lancée en février 2018. Dès l’annonce de sa création, plusieurs organisations fruits et légumes s’y sont associées : l’Association nationale pommes poires (ANPP), la Fédération des maraîchers nantais, les associations d’organisations de producteurs Pêches & abricots de France, Tomates & concombres de France et la coopérative Unicoque (noix et noisettes).

La HVE est devenue un des axes majeurs du plan de filière des fruits et légumes. Des objectifs ont été fixés : dans les cinq ans suivant le plan, 50 % en valeur des fruits et légumes commercialisés devaient être issus d’exploitations engagées dans la certification. Pour atteindre cet objectif, la filière fruits et légumes a joué sur le collectif en s’appuyant notamment sur les diverses chartes de progrès. Aujourd’hui, plus d’une quinzaine de démarches collectives * en fruits et légumes sont reconnues comme équivalentes au niveau 2 de la certification environnementale.

Cela pourrait être demain une condition d’accès au marché

Et la filière fruits et légumes est la deuxième filière agricole engagée en nombres d’exploitations certifiées en France. « Être certifié HVE est un point facilitateur et pourrait être demain une condition d’accès au marché », déclarait à FLD en mai 2019 Pascal Delahaye, gérant du Jardin de Rabelais. Autre atout non négligeable : la HVE est désormais un des critères d’éligibilité pour la fourniture des 50 % de produits de qualité de la restauration collective prévus par la loi Egalim.

Claire Tillier

* Charte Qualité Pomme (Vergers écoresponsables), Filière Qualité Carrefour (pommes), charte PFI pêches/nectarines/abricots ; charte PFI prunes ; charte PFI noix ; charte qualité N3D (noisettes et noix naturellement durable), Fruits et Nature, Sud Nature, Demain la terre, Eh Cherry Cerise de Bessenay, Agrivitae, Charte de production des produits de serres (tomates et concombres), Bee Friendly, Sicafel (Agri Confiance), Kiwi Garlanpy, Scamark…

Grand Frais communique sur ses sacs

L’enseigne préférée des Français en 2018 (classement OC & C), connue pour ne pas faire de bio, communique actuellement en magasin de manière significative sur la HVE. Des sacs en papier au rayon fruits et légumes affichent un énorme logo Haute Valeur environnementale. Sur son site Internet, dans la rubrique « actu », l’enseigne explique les grandes lignes de la certification. Lancée avec des pommes (Dalinbel) et des poires (Conférence), cette opération devrait s’étendre à d’autres produits.

Les plus lus

Annie Genevard et Albert Mathieu, président-directeur-général de Panzani, lors de la visite de la ministre dans l'usine de Marseille
Blé dur – La ministre Annie Genevard annonce le doublement des aides PAC dans les zones traditionnelles

Lors d’un déplacement en Provence, la ministre de l’Agriculture a visité une usine Panzani et des parcelles de blé dur et…

Un champ de maïs qui souffre de la sécheresse
Récoltes 2025 : recul attendu de la production de maïs en raison d'une baisse anticipée des rendements

Alors que la moisson estivale est sur le point de s’achever, Agreste a publié le 8 août ses dernières estimations de…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

sclérotes d'ergot de seigle dans un épi
Alcaloïdes d’ergot : « À l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire face à la baisse des seuils »

Après une récolte 2024 marquée par une forte contamination par l’ergot de seigle, la filière céréalière tire la sonnette d’…

Champ de blé blond, en Creuse, en juillet 2025
Céréales et oléoprotéagineux bio : rendements corrects et prix en repli sur le rapproché

Alors que les moissons bio s’enchaînent partout en France, dans des conditions caniculaires la semaine dernière et un peu…

Moisson du Colza dans les plaines cerealieres de la Marne. Agriculteur moissonnant sa parcelle de Colza avec une moissonneuse bateuse Claas 740 Lexion.
Moisson 2025 : de bons rendements en colza avec quelques hétérogénéités

Avec une moisson 2025 particulièrement précoce, plusieurs groupes coopératifs ont déjà effectué le bilan de ce millésime. En…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne