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Le groupe Advitam renoue avec la rentabilité en 2023

La bonne tenue des prix des céréales en 2022/2023 a en partie permis au groupe coopératif Advitam de dégager un résultat net positif. Attention néanmoins : la demande à l’export et intérieure s’avère pour le moment réduite, réduisant temporairement les débouchés.

De gauche à droite : Jean-Philippe Kerr, Directeur Général Délégué, Armel Lesaffre Président du Groupe Advitam et de la Coopérative Unéal et Olivier Athimon, Directeur Général.
© Unéal

Le groupe Advitam (incluant la coopérative Unéal), basé dans les Hauts de France, se réjouit de l’exercice 2022/2023, « qui a été témoin d’un retour de la rentabilité, avec notamment une hausse annuelle de l’EBITDA (earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization – bénéfices avant intérêt, impôts, dépréciation et amortissement) de 40% », s’est exprimé lors d’une conférence de presse le 6 décembre Armel Lesaffre, son Président.

Lire aussi : Armel Lesaffre, nouveau président de la coopérative Unéal et du groupe Advitam

Dans le détail, le chiffre d’affaires de l’ensemble du groupe grimpe à 1,933 milliards d’euros (Md€) en 2022/2023, contre 1,692 Md€ en 2021/2022. Ce qui permet à l’EBITDA de progresser 18,5 millions d’euros (M€), pour atteindre 56,6 M€. « Notre objectif était d’atteindre 52 M€ », précise Jean-Philippe Kerr, directeur général délégué. La bonne tenue de ces indicateurs a permis au résultat net de repasser en positif d’un an sur l’autre, à 15,6 M€. De son côté, la coopérative Uneal a de son côté dégagé un chiffre d’affaires de 845,6 M€, un EBITDA de 26,1 M€ et un résultat net de 15,3 M€.

L’amélioration de la santé financière du groupe coopératif s’explique en partie par la réorganisation des activités, selon les dirigeants. Des économies ont été opérées dans les fonctions administratives et de support. Des cessions/abandons d'actifs ont eu lieu (vente du groupe Charlet, fermeture de six magasins Prise direct'), et des départs sont survenus, ainsi que des reclassements de personnels. « Très peu de destructions d’emplois ont réellement eu lieu. Il y a eu quelques départs dans d’autres entreprises, mais il y a eu surtout des mouvements internes, et nous avons formé les personnels pour les accompagner dans leurs nouveaux métiers », commente Jean-Philippe Kerr. L’objectif de l’entité est de se recentrer davantage sur les métiers originels du groupe, à savoir l’agriculture. 

Les activités agricoles à l’origine des bons résultats d’Advitam

L’autre facteur est la bonne rentabilité permise par les activités agricoles du groupe dans son ensemble, incluant les filières animales mais aussi végétales. « Le prix du lait est élevé, tout comme celui de la volaille, du porc (…) La campagne 2022/2023 a été témoin des bons prix des céréales », remémore le directeur général délégué d’AdvitamIllustration de ce phénomène : « nous avons offert un prix de campagne pour le blé tendre (le prix de campagne est un prix moyen offert à l’agriculteur lorsqu’il choisit de déléguer entièrement sa commercialisation à sa coopérative) à nos adhérents de 280 €/t, soit 20 €/t de plus en moyenne que le prix moyen en départ ferme (agriculteurs ayant choisi de commercialiser eux-mêmes). Il s’agit d’un écart très important, un plus haut depuis 10 à 15 ans », se félicite Armel Lesaffre.

Une petite ombre au tableau : l’exercice déficitaire pour l’activité négoce du groupe. « Les positions que nous avions prises sur les contrats à terme céréales d’Euronext (blé tendre notamment) n’ont pas rapporté le bénéfice espéré », regrette Jean-Philippe Kerr.

La hausse des charges, que ce soient les salaires, l’énergie ou les taux d’intérêt, ont tout de même pu être absorbés par la bonne santé des activités agricoles de l’entité et sa réorganisation. « Certes, nous avions connu des taux d’intérêt de 8-10 % par le passé. Mais passer de 0 à 5% en à peine un an, c’est du jamais vu et ce n’est pas neutre pour nos activités. Nous avons une inflation forte, qui s’est manifestée en peu de temps, et il faut s’adapter, ce qui n’est pas aisé », relève Armel Lesaffre. La stratégie de recentralisation des activités autour des métiers de l’agriculture semble pour le moment porter ses fruits d’après les dirigeants. D’autant que le pôle distribution, destinée à la grande consommation, est en souffrance actuellement. « Si l’on considère les années Covid, les résultats sont plutôt bons, car nous avions battu des records de vente de barbecue, de piscines etc. Mais ces derniers temps, l’inflation frappe durement les consommateurs, et nous constatons une baisse de la fréquentation de nos magasins », déplore Jean-Philippe Kerr.

Une demande en céréales pour le moment atone

Les dirigeants du groupe Advitam sont donc assez sereins quant à l’avenir. Ce qui n’empêche pas de rester vigilant pour la suite du présent exercice 2023/2024. En effet, la demande en blé tendre se fait assez discrète en cette première partie de campagne commerciale, que ce soit sur le marché intérieur ou extérieur. « Il y a des chargements prévus pour la Chine, mais ils ont été reportés de décembre à mars. Il faut reconnaître que le marché à l’export est assez atone pour le moment. La Russie et l’Ukraine sont d’importants challengers sur l’Afrique », indique le directeur général délégué. Ensuite, les inondations ont perturbé les échanges vers la Belgique et la Hollande. Sur le marché intérieur, Roquette a annoncé des fermetures temporaires d'ateliers d’amidonnerie, et un moulin de Tereos a souffert d’un incendie récemment, rapportent les responsables d’Advitam. Tout ceci pèse sur la demande en céréales.

Néanmoins, Jean-Philippe Kerr se veut rassurant : « en 34 ans d’expérience, nous avons toujours réussi à vendre, à trouver des débouchés pour nos céréales. Il n’y a pas de raison que ça ne se reproduise pas en 2023/2024. Ma seule inquiétude concerne la logistique. Nous avons grosso modo 1,5 mois de retard dans notre campagne commercial par rapport à d’habitude ».

Advitam confirme les conditions difficiles de semis de céréales d’hiver, susceptibles d’inciter des agriculteurs à opter pour des cultures de printemps. Mais « nous pouvons semer du blé tendre jusqu’en janvier par chez nous. Ce ne sera pas sans incidence sur les rendements, mais c’est possible. Nous avons suffisamment de semences pour approvisionner nos agriculteurs clients », déclare Jean-Philippe Kerr.

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