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Une éolienne de pompage partagée entre cinq éleveurs

À Montreuil-Juigné, dans le Maine-et-Loire, une éolienne de pompage partagée entre cinq éleveurs a été installée pour permettre le pâturage de marais communaux.

« Les prairies d’Oualard sont exploitées en commun par des bovins depuis très longtemps », explique Benoît Renou, éleveur laitier et président du syndicat d’exploitation des prairies d’Oualard, qui bordent la Mayenne et appartiennent à une vingtaine de propriétaires, dont la commune de Montreuil-Juigné.

Jusqu’en 2017 les animaux s’abreuvaient directement dans le marais ou la Mayenne. Mais un projet de restauration du marais – envahi par la jussie, une plante invasive – a été engagé par Angers Loire métropole. « Nous avons arraché la jussie et refait les vannes permettant de réguler les niveaux d’eau de la Mayenne et du marais, explique Bertrand Degrieck, du syndicat mixte des Basses vallées angevines et de la Romme. Nous avons clôturé les berges pour que les vaches n’aillent plus boire dans le marais, car leur piétinement participe à la dissémination de la jussie. »

Les vaches n’ayant plus d’accès à l’eau, pour permettre aux éleveurs de continuer à pâturer le marais, la décision a été prise par Angers Loire métropole d’y installer une éolienne de pompage.

Bien réfléchir à l’emplacement des bacs

Éolienne de pompage
L’installation a été conçue et réalisée par la société SEVM, basée à Laval (53). © V. Bargain
L’éolienne Le Mistral, de 12,50 mètres de haut, a été construite sur une parcelle appartenant à la commune. Elle pompe l’eau dans la nappe de la Mayenne, à 20 mètres de profondeur, avec un débit de 900 litres par heure. Le marais étant en fond de vallée, avec autour des arbres pouvant freiner les vents, elle est couplée à une pompe solaire installée sur la même structure. S’y ajoute un petit panneau photovoltaïque qui alimente la clôture électrique.

Dix bacs d’abreuvement alimentés par gravité à partir de l’éolienne de pompage ou de la pompe solaire ont été répartis sur la parcelle, jusqu’à plus de 2 kilomètres du site de pompage, nécessitant l’installation de 3,4 kilomètres de tuyaux enterrés.

« Nous sommes cinq éleveurs laitiers et mixtes à utiliser en commun les 60 hectares du marais, pour environ 100 unités de gros bétail (UGB), précise Benoît Renou. Les troupeaux sont mélangés, avec un règlement sanitaire précis et un chargement maximum de 4 UGB par heure. Un problème est que les animaux se déplacent toujours en groupe et veulent tous boire au même abreuvoir. La capacité et l’emplacement des bacs étaient donc très importants pour que tous les troupeaux aient le même accès à l’eau où qu’ils soient. Nous nous sommes appuyés sur les observations des anciens, qui ont une bonne connaissance des déplacements des troupeaux, et en tenant compte d’une possible évolution vers une exploitation 'séparée' des terres. »

L’éolienne, la pompe solaire, les tuyaux enterrés et les dix bacs ont nécessité un investissement de 50 000 euros HT, dont 20 000 euros pour l’éolienne, financé par Angers Loire métropole, avec des aides de l’agence de l’eau Loire-Bretagne et de la région Pays de la Loire. Le débroussaillage et l’entretien des clôtures et des vannes est assuré par Sylvain Séché, responsable des espaces verts de la ville de Montreuil-Juigné. Les éleveurs s’occupent en revanche de la mise hors gel de l’éolienne et de la vidange et du nettoyage des bacs d’abreuvement au printemps et à l’automne. « Il n’y a jamais de souci de quantité ni de qualité d’eau », assure Benoît Renou.

Une solution pour les endroits bien dégagés

Une éolienne de pompage peut s’installer sur tous les puits ou forage d’un débit d’au moins 300 à 400 l/h, sur une rivière ou encore un étang. Il est essentiel que l’endroit soit bien dégagé par rapport aux vents, pas trop vallonné, sans grandes haies, notamment pour les débits journaliers en été supérieurs à 3 m³/j. Si ces conditions sont réunies, une éolienne peut pomper plusieurs milliers de litres par jour, à 30 m de profondeur et plus. La distribution peut se faire sur plusieurs bacs, à plus de 1 km de distance. Il n’y a aucun entretien pour l’éleveur, sauf la mise hors gel avant les gelées, qui n’empêche pas le remplissage des auges.

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