« Tant que la perte d’état corporel est inférieure à 1, soit 40 à 50 kilos de graisses corporelles perdues, il y a peu d’effets sur les performances de reproduction, détaille Jean-Marc Heliez, vétérinaire-nutritionniste. Une vache avec un état corporel inférieur à 2,5 au vêlage sera problématique. » Mais l’excès d’état corporel pénalise l’ingestion. Il prédispose à des syndromes de vache grasse, à la cétose, etc. « L’état corporel recommandé au vêlage, ce n’est pas 3,5 mais plutôt 2,8 à 3,2. Trois, c’est très bien. »
La notation de l’état corporel est un outil intéressant. Reste que sur le terrain, la mesure de l’état corporel et la valorisation de ces données sont peu pratiquées. « Peut-être que cela viendra avec des systèmes d’automatisation permettant d’apprécier l’état corporel. » En attendant, dans les élevages, le vétérinaire se base sur d’autres critères.
Des tests cétose dès la première semaine
Lors de ses suivis de troupeau mensuels, Jean-Marc Héliez réalise des tests cétose (BOH) pour mesurer la concentration en corps cétoniques dans le sang. Il cible les vaches qui sont dans les trois premières semaines de lactation. « Le top, c’est de les tester dès la première semaine. C’est possible pour les éleveurs formés et qui s’équipent pour faire eux-mêmes les dosages. » Il faut viser moins de 20 % de vache à plus de 1,2 mmol/l de sang. Le vétérinaire recommande d’être particulièrement vigilant sur ce critère dans les élevages où il n’y a pas de distribution de propylène glycol en début de lactation.
Il complète ses investigations avec la prise en compte de critères « moins spécifiques » tels que le rapport TB/TP. « Il faut moins de 20 % des vaches avec un TB/TP inférieur à 1,5. » Mais aussi un maximum de 10 % des vaches en début de lactation avec un TB supérieur à 48 g/l. Et un maximum de 15 % de TP inférieurs à 28 g/l.