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Vache Prim’Holstein : visite virtuelle d’un élevage à l’occasion du Sommet de l’élevage 2023

A l’occasion du Sommet de l’élevage 2023, le groupe Réussir vous emmène visiter un élevage de vaches laitières Prim’Holstein à Gelles, à 900 mètres d’altitude dans le Puy-de-Dôme, transformant une partie de son lait en Fourme d’Ambert. L’occasion de découvrir que cette race s’adapte à tous les systèmes de production, intensifs comme extensifs, et à la production de fromage.

Les frères Fabrice et Maxime Faure sont éleveurs de Prim’Holstein, à Gelles, dans le Puy-de-Dôme sur un système 100% herbager et transforment depuis 2017 leur lait en Fourme d’Ambert AOP au lait cru. Le Gaec Mélodie compte 45 vaches laitières sur 70 hectares tout en herbe.

Pourquoi avoir choisi la race Prim’Holstein dans ce système herbager extensif avec transformation laitière ? « On voulait pérenniser la race que mon grand-père a apportée dans les années 70. Il nous a transmis sa passion à ma mère et à nous. On ne se voyait pas faire avec une autre race : la Prim’Holstein s'adapte très bien le système pâture et au système transformation », répond Maxime Faure.

Voir nos articles sur le Sommet de l’élevage 2023

Quels choix génétiques pour le troupeau du Gaec Mélodie ?

En matière de génétique, ce que recherchent les deux éleveurs est avant tout axé sur la morphologie de la vache. « On cherche des pis, des pattes et des bassins », résume Maxime. « Des pattes pour une bonne locomotion de l’animal, des bassins bien plats aux limites inclinées pour la fertilité et de bons pis, devant rester bons quand la vache vieillit », précise-t-il.

On recherche des pis, des pattes et des bassins

Le troupeau du Gaec Mélodie se situe en moyenne à 85 points de note de synthèse en morphologie.

Quatre lactations de moyenne au sein du troupeau

L’objectif de Fabrice et Maxime Faure : « faire vieillir les vaches, si elles le méritent ». « On est en moyenne à plus de 4 lactations par vache », précise Maxime.
 

D’où est né le projet de transformation à la ferme ?

En pleine crise laitière et dans une période un peu compliquée pour l’exploitation, la remarque d’une auditrice passée sur l’élevage incite le Gaec à passer de la vente de lait en AOP Fourme d’Ambert à la transformation à la ferme. Le projet est lancé en 2015 et la transformation démarre réellement en 2017. « C’est beaucoup de papiers et beaucoup d’investissements mais c’est un bon challenge, on est contents aujourd’hui ça réussit », témoigne Maxime Faure. Le Gaec Mélodie commercialise ses fromages auprès d’une bonne vingtaine de clients, petits et grands, dont un grossiste sur Rungis.

 

300 000 litres de lait transformés par an en Fourme d'Ambert

L’exploitation agricole produit au total près de 360 000 litres de lait par an, dont une partie livrée à une laiterie à Laqueuille, « pour quand même garder un peu de temps pour soi » explique Maxime, et près de 300 000 litres de lait transformés à la ferme.
 

Quelle organisation de travail dans l’exploitation laitière ?

Les deux frères emploient une apprentie et ont investi dans une grosse salle de traite d’occasion en deux fois dix. « On met moins de temps pour traire. On essaie de gagner quelques minutes par jour », souligne l’éleveur. Le Gaec délègue aussi les gros travaux agricoles comme la fenaison.

La race Prim’Holstein s’adapte à la production de Fourme d’Ambert

La production du Gaec s’élève à environ 7500 litres par vache (avec 6 mois de pâturage et 6 mois d’alimentation à base d’enrubannage et de foin l’hiver) avec un taux protéique de 31,5 grammes par litre et un taux butyreux de 41 grammes par litre.

Une valorisation d’un peu plus de 1000 euros

« On raisonne plutôt au ratio litre de lait par kilo de fromage qu’uniquement en litrages de lait », explique Maxime Faure. Et ce pour une valorisation financière de l’ordre « d’un peu plus de 1000 euros la tonne ».

Prim’Holstein : « une race qui s’adapte à tous les systèmes en Auvergne »

« La Prim’Holstein s’adapte au contexte de montagne. Dans le Puy-de-Dôme, nous avons à peu près 20 000 vaches en lactation, référencées au contrôle laitier. C’est une vache qui s’adapte à tous les systèmes sur tous les départements de la région Auvergne, que ce soit dans les systèmes intensifs ou dans les systèmes plus extensifs avec des cahiers des charges AOP, mais aussi en agriculture biologique », explique Fabien Mirat, conseiller Prim’ Holstein France.

 

Quels critères de sélection pour la Prim’Holstein ?

Race internationale, que l’on retrouve sur tous les continents et l’ensemble du territoire français, la Prim’Holstein voit aujourd’hui ses objectifs de sélection s’orienter vers des « animaux fonctionnels avec une morphologie vouée à la longévité », explique Fabien Mirat.

Vers des animaux fonctionnels et une morphologie vouée à la longévité

 « Bien sûr la vocation de la Holstein c'est d'avoir une précocité en production qui permet d'avoir une quantité de matière utile produit assez importante, c'est la vache leader au niveau international en termes de chiffres, une Prim’Holstein produit environ 9330 kilos de lait sur une lactation de référence avec 32 grammes par litre de taux protéique et un peu plus de 40 g par litre de taux butyreux », rappelle-t-il.

 

La Prim’Holstein : une vache « rentable »

« C'est une vache rentable parce que c'est une vache qui produit en quantité et en qualité c'est une vache aussi qui vieillit de plus en plus grâce aux objectifs de sélection orientés vers une vache fonctionnelle. Le travail sur la santé de la mamelle et la fertilité depuis les années 90 permet d'avoir un nombre croissant par exemple de vaches qui sont dans le palmarès des grandes laitières », avance le conseiller Prim’Holstein France.

 

Une bonne fromageabilité

Les schémas de sélection permettent aussi d’avoir une bonne fromageabilité avec plus de 700 kilos de matières utiles produits pour une vache Prim’Holstein en France.

« Les orientations génétiques prises aujourd'hui et les atouts que peuvent apporter le travail génétique et notamment la génomie permettent d'identifier les variants nécessaires pour avoir un rendement fromager supérieur dont le variant de la Kappa-caséine qui permet notamment d'avoir un rendement fromager estimé à 6 kg de fromage de plus transformé pour 1000 litres de lait produit », explique par ailleurs Fabien Mirat.

Quelle formule de l’ISU pour la Prim’Holstein ?

« Prim’Holstein France l’association des éleveurs définit un ISU (index synthèse unique) tous les dix ans à peu près. L’ISU a été revu en 2021 et sa formule est : 35% de production, 25% de reproduction, 15% de santé de la mamelle, 15% de morphologie, 5% de longévité et 5% de vitesse de traite », résume le conseiller.

 

Difficile de définir une vache Prim’Holstein type

Peut-on définir une vache Prim’Holstein type ? « Pas forcément c'est vraiment l'identité de l'élevage qui va permettre à l'éleveur d'orienter ses choix génétiques vers la vache qu'il souhaite avoir donc il n’y a pas une vache mais il y a plusieurs vaches qui répondent à des besoins », explique Fabien Mirat.

Rumba, si elle peut faire 7, 8, 10 lactations ça m’ira bien !

Au sein de son troupeau, Maxime Faure aime bien Rumba. « J’adore cette vache, elle a un super pis, des super pattes, et un bon bassin. Elle est super bien notée, avec un niveau de pointage de 83 points en premier veau, dont 88 dans le pis et 85 dans les pattes. Elle a moins de format mais je sens qu’elle va bien vieillir » témoigne-t-il. « Si elle peut faire sept, huit, dix lactations, ça m’ira très bien » poursuit-il.

Fabien Mirat sélectionne pour sa part Leslie, au sein du troupeau du Gaec. « C’est une vache emblématique du troupeau car elle à la fois aux objectifs de l'éleveur mais aussi aux objectifs du standard de la race. Elle a obtenu la note de synthèse de 88 points ce qui correspond à une vache qui a les atouts pour bien vieillir. Elle a déjà produit plus de 40 000 litres de lait sur quatre lactations terminées. Sa mère avait réussi à faire 8 lactations », témoigne-t-il.

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