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La notion de repos mammaire revue
Une nouvelle approche du tarissement

Des essais américains sur le renouvellement cellulaire de la mamelle conduisent à réévaluer les recommandations sur la durée du tarissement.


Contrairement à ce que l´on affirmait jusqu´à présent, chez la vache laitière il n´y a pas de destruction du tissu mammaire pendant la période de tarissement. Ni de période de repos de la glande mammaire. « Ces affirmations reposaient sur des études faites chez les rongeurs », a expliqué Francis Sérieys, de Filière blanche, lors des Journées nationales des GTV en mai dernier. De récents essais américains sur la vache, en partie motivés par la lutte contre le cancer du sein et l´intérêt pour les cellules souches, viennent de balayer cette notion d´involution et de repos mammaire.
Pas d´involution
Et ce n´est pas tout. Le renouvellement cellulaire se produit de façon continue, à toutes les phases du cycle. Pendant la lactation, il se fait au rythme de 0,3 % de cellules nouvelles par 24 heures : à la fin d´une lactation de 300 jours, la plupart des cellules ont été donc formées pendant la période de production et non pendant la période sèche précédente comme on le croyait. Il passe à une vitesse supérieure au début du tarissement (avec 80 % de cellules nouvelles en plus par rapport à une vache qui serait traite jusqu´au vêlage). Tarir ou non ne modifie pas le nombre de cellules mammaires mais leur renouvellement.
Ces données nouvelles entraînent une nouvelle approche de la durée du tarissement, facteur influençant la régénération du tissu sécrétoire. Les essais américains confirment que la production maximale sur la lactation suivante est bien obtenue avec un tarissement de 60 jours (la recommandation classique).
Dans la mamelle, le renouvellement du tissu sécrétoire se produit de façon continue, à toutes les phases du cycle. ©DR

Court ou long
Mais ils vont plus loin. Les durées de tarissement longues (supérieures à 65 jours) entraînent une nette diminution de la production à la lactation suivante. Cette baisse serait due à une diminution de l´ingestion en début de lactation liée à un surengraissement en fin de tarissement.
Quant au raccourcissement de la période sèche, les essais montrent qu´il a peu d´effet sur la lactation suivante chez les multipares. Il s´agit d´essais avec un raccourcissement jusqu´à 6-7 semaines sans hormone de croissance (et jusqu´à 30 jours, voire une suppression du tarissement, avec hormone de croissance). Par contre chez les primipares, un tarissement en dessous de 60 jours entraîne une réduction importante de la lactation suivante.
« Si l´on considère la production cumulée des deux lactations entourant la période sèche, les conclusions sont très différentes : elle varie très peu pour les primipares pour des durées de tarissement comprises entre 40 et 120 jours », a souligné Francis Sérieys.

Fonction de l´objectif
Cela s´explique, dans les deux cas, par des lactations plus longues et la bonne persistance de lactation des primipares. « Pour les multipares, qui ont une moins bonne persistance, la durée de tarissement assurant le maximum de production sur deux lactations se situe encore autour de 60 jours. » Par contre, un tarissement de 30-40 jours augmente leur durée de vie productive et maximise la production totale de lait sur la carrière complète de l´animal. Car elles ont moins de troubles métaboliques, une meilleure fertilité, etc. et le taux de réforme diminue.
« La durée du tarissement est donc à raisonner en fonction de l´objectif poursuivi : expression du potentiel génétique, santé des vaches, travail (si on réduit le tarissement de 20 jours, il faut traire 7 % de vaches en plus), production totale sur la vie entière. », a-t-il conclu.

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