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Autonomie protéique : un méteil semé en dérobé sort du lot

100 % de protéagineux, du trèfle squarossum ou incarnat… Plusieurs mélanges semés en dérobés ont été testés par le Ceta de Landivy, en Mayenne, et le Ceta 35.

Le mélange à base de pois fourrager (40 kg/ha), féverole (65 kg/ha), vesce (15 kg/ha) et avoine (17 kg/ha) a donné les meilleurs résultats. © F. Mechekour
Le mélange à base de pois fourrager (40 kg/ha), féverole (65 kg/ha), vesce (15 kg/ha) et avoine (17 kg/ha) a donné les meilleurs résultats.
© F. Mechekour

Existe-t-il un mélange plus performant sur le plan de l’autonomie protéique que le témoin généralement utilisé dans ce secteur du nord-ouest de la Mayenne pour des méteils ensilés ? Quel est l’impact de la date de récolte et des conditions météos ? Pour répondre à ces questions, plusieurs mélanges ont été comparés à un lot témoin ayant fait ses preuves dans le secteur durant trois années. Ce mélange se compose de pois fourrager (40 kg/ha), féverole (65 kg/ha), vesce (15 kg/ha) et d’avoine (17kg/ha). Les semis ont été réalisés après un maïs en un seul passage à 2 cm de profondeur suivi d’un roulage deux jours après.

Premier constat, les rendements, les proportions de chaque espèce et les valeurs alimentaires du témoin ont varié en raison de conditions pédoclimatiques très différentes en 2017 et 2018 (l'essai 2019 est en cours d'analyse). En 2017, le rendement a atteint près de 7 t MS/ha contre seulement 3,5 t MS/ha en 2018. La teneur en MAT a varié respectivement de 15,5 % à 18,2 % (analyse en vert).

Le pois fourrager et la vesce sont indispensables

« La fenêtre optimale de récolte est très courte, de l’ordre d’une semaine à dix jours. Au-delà, le bon compromis entre qualité et rendement est vite dépassé, souligne Martial Chesnais, animateur lait au Ceta 35. Nous avons constaté une diminution importante des valeurs MAT de l’avoine et de la féverole en avançant dans les stades de récolte. Il est par ailleurs indispensable de maintenir le pois fourrager et la vesce pour avoir de la MAT. »  Une piste d’amélioration serait de trouver des variétés de féverole plus tardives et des variétés de pois fourrager et de vesce plus précoces.

Pour autant, la composition du méteil « témoin » a confirmé sa pertinence par rapport aux mélanges testés. Testé pour booster la teneur en MAT, un mélange 100 % protéagineux à base de pois fourrager (40 kg/ha), féverole fermière (84 kg/ha) et vesce (15 kg/ha) a déçu. Il a souffert du salissement en 2018 : 3,2 t MS/ha et 12,4 % de MAT en vert contre 5,4 t MS/ha et 19,3 % de MAT en 2017.

Avoine vigoureuse mais tardive à l’épiaison

L’avoine limite le salissement de la parcelle. Mais plus on en incorpore, plus son effet négatif sur la teneur en MAT et la dilution de la valeur alimentaire sont marqués. « Il faudrait ensiler le méteil quand l’avoine est au début gonflement », précise Martial Chesnais. L’idéal serait de semer une avoine vigoureuse au démarrage pour couvrir rapidement le sol, et tardive à l’épiaison pour ne pas pénaliser la valeur MAT du méteil.

Le remplacement du pois fourrager par du pois protéagineux n’a pas convaincu. L’ajout de trèfle squarossum (5 kg/ha) ou incarnat (5 kg/ha) s’est également avéré décevant. Mais les conditions de semis n'ont pas été idéales.

Un mélange plus dense en cours d'évaluation

Les résultats 2018-2019 ne sont pas encore connus. Un des essais est destiné à évaluer le comportement d’un mélange plus dense (190 kg/ha contre 140 à 170 kg/ha) sur le recouvrement, la dynamique des espèces et les valeurs alimentaires. Il se compose de féverole (97 kg/ha), pois (52 kg/ha), vesce (20 kg/ha) et avoine (22 kg/ha). Semée à une telle densité, le risque botrytis sur féverole est accru. Le prix de la semence est également un frein (2,20 €/kg en achat contre 0,20 €/kg en fermière). Le coût du mélange a été évalué à 356 €/ha en achat contre 139 €/ha avec des semences fermières. Un autre essai vise à estimer l’effet de l’absence de féverole dans un mélange. L’idée est d’éviter son retour trop fréquent dans une parcelle. Ce dernier est favorable au développement des nématodes.

Un 'plus' pour les prairies semées sous couvert

Les semis de prairies (RGA-TB) sous couverts de méteil réalisés mi-octobre ont permis de gagner un cycle sur le démarrage des prairies sans pénaliser le méteil. Ces mélanges ont été semés en décomposé pour la féverole avec un épandeur à engrais puis le reste en combiné herse-semoir à céréale à 2 cm de profondeur. Ils se composaient de 28 kg/ha de RGA, 2 kg/ha de trèfle blanc, 17 kg d’avoine, 40 kg/ha de pois fourrager, 65 kg/ha de féverole et 15 kg/ha de vesce.

À retenir

Une piste d’amélioration serait de trouver des variétés de féverole plus tardives et des variétés de pois fourrager et de vesce plus précoces.

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