Aller au contenu principal

Un contrat indexé à prix fixe pour trois ans chez Glanbia

La coopérative irlandaise propose à ses adhérents un contrat très novateur qui leur donne de la lisibillité sur le prix du lait et sur la marge. Un exemple de gestion du risque.

© DR

« Le principe de base du contrat de Glanbia est de partager le risque entre trois parties : les producteurs, la coopérative et les clients de la coopérative (des transformateurs secondaires achetant des produits issus du lactosérum, des poudres maigres et grasses…), a expliqué Catherine Lascurettes, de l’Irish Farmers Association, lors de l’assemblée générale de la FNCL. La coopérative en est à son cinquième contrat. Elle l'a fait évoluer au fil des ans en s’adaptant aux réactions des adhérents.» Le succès est au rendez-vous. Depuis le lancement du premier contrat, la demande des producteurs est supérieure au volume disponible sous contrat. Celui-ci représente 20% de la production qu'elle collecte. Et 40% des adhérents ont souscrit un contrat pour une partie de leur livraison.

 

Un double mécanisme d’ajustement du prix fixé

Le contrat de Glanbia repose sur un prix de base fixé pour trois ans. Le prix de base du contrat 2015 est ainsi de 32,6 c/l pour un lait standard à 3,3% MP et 3,6% MG. Ce prix fixe est indexé à celui des principaux intrants (engrais, aliments et énergie qui représentent 4/5 du total intrants) suivant un barême très précis se basant sur les données de l’équivalent irlandais de l’Insee. « Cette indexation permet de protéger partiellement la marge des producteurs. » Le contrat 2015 introduit un deuxième mécanisme d'ajustement pour tenir compte de l’hypervolatilité du prix du lait. "Il permet aux producteurs, en période favorable, de bénéficier un peu de la hausse." Ce mécanisme prévoit un ajustement du prix au-delà d’un prix minimum (fixé à 29,4 c/l dans le contrat 2015) et d’un prix maximum (fixé à 35,7 c/l). Quand le prix « normal » de Glanbia est au-dessus du maximum, le prix du contrat est revu à la hausse à raison de 0,5 centime pour 1 centime. À l’inverse, le prix du contrat baisse de 0,5 centime pour chaque centime en dessous du prix minimum. « Le contrat permet ainsi de partager de façon très précise le risque entre les trois parties: chacun sait quelle part de risque il prend », souligne Catherine Lascurettes.

Une demande supérieure au volume disponible sous contrat

Le bilan est disponible pour les deux premiers contrats. En 2011, le prix « sous contrat» du lait standard était inférieur de 1,17 c/l au prix « normal » de Glanbia, et en 2012 de 0,07 c/l. « Les producteurs ont continué à y souscrire car ils y voient un intérêt très positif : le contrat leur donne la certitude d’obtenir un certain niveau de rémunération sur un volume de lait. Au-delà de la tranquillité d’esprit, cela leur permet de discuter plus facilement avec leur banquier, de se lancer dans un projet d’investissement.»  Les clients de Glanbia semblent y avoir pris goût aussi : la coopérative a réussi à les persuader cinq années de suite dans des conjonctures très différentes de se lancer dans cette démarche de partage du risque. « Au-delà de la visibillité et de la transparence qu’elle leur apporte, elle leur permet de mettre en avant leur effort en faveur de la durabilité économique des éleveurs. »

« L’expérience de Glanbia est intéressante mais pas facile à répliquer, conclut-elle. D’ autres coopératives irlandaises (Aurivo, Carberygroup et depuis le 1er avril Kerry) ont récemment lancé des contrats, mais n’ont pas autant de succès. La plupart n’intégrent pas d’éléments de marge. La force de Glanbia est de réussir à proposer un prix attirant pour les trois parties. C’est aussi d'avoir su bien communiquer auprès des  producteurs sur le concept de couverture du risque. Un concept qui n’est pas si simple et n’a rien à voir avec de la spéculation. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Estelle et Sylvain Quellier, éleveurs et associés du Gaec des prairies normandes</em>
« Nous réinvestissons pour assurer l'avenir de notre ferme laitière dans l'Orne »

Avec 80 vaches laitières en AOP camembert de Normandie, Estelle et Sylvain Quellier ont choisi d'améliorer les conditions…

<em class="placeholder">vaches rouges flamandes</em>
Race laitière locale : la filière rouge flamande mise sur la valorisation de sa viande et des fromages locaux
L’Union rouge flamande mise, entre autres, sur la valorisation du produit viande pour continuer à tirer la race à petits…
Récolte du maïs épi : les quatre erreurs à éviter

L’ensilage de maïs épi est une source d’énergie pour les vaches laitières. La récolte du maïs épi et sa conservation au silo…

vaches laitières au pâturage dans une prairie permanente du Grand Est
PAC et prairie permanente : quelles sont les règles de retournement ?

Dans quel cas un agriculteur peut-il retourner une prairie permanente ? En France, la conditionnalité de la PAC impose un…

Maïs ensilage : les étapes à suivre pour réussir son ensilage

Récolter au bon stade le maïs fourrage est essentiel : il en va de la qualité et de la conservation de l'ensilage. Ne vous…

<em class="placeholder">Maxime Besnard, éleveur, dans sa luzernière.</em>
« La réussite de l’implantation de la luzerne tient à une somme de petits détails »
Installé en Ille-et-Vilaine en bio, Maxime Besnard sème quatorze hectares de luzerne par an en association avec du trèfle nain et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière