Aller au contenu principal

Trois situations à éviter en traite robotisée

Tout doit être mis en oeuvre pour donner « envie » aux vaches de venir au robot. L'utilisation de caméras time lapse permet d'avoir une vision à 24 heures de la dynamique du troupeau, et de repérer des situations anormales.

La gestion des performances techniques et économiques en traite robotisée passe par une bonne maîtrise de nombreux facteurs : nombre de traites, fréquentation du robot, implantation dans le bâtiment, gestion de l'alimentation, gestion de l'abreuvement... L'accès au robot doit être facilité. Il faut éviter les situations de compétition, pour ne pas décourager certaines vaches. En observant les vaches dans leur milieu, leur comportement, leur mode de circulation, en détectant les signaux qu'elles nous envoient, il est possible d'améliorer le fonctionnement d'un troupeau en traite robotisée. BCEL Ouest utilise, en plus du tour d'élevage et des observations des experts, des caméras time lapse pour compléter leur regard et ainsi avoir une vision à 24heures de la dynamique du troupeau. Voici des exemples de disfonctionnement constatés dans quatre élevages suivis par BCELOuest.

Cas 1 : Une mauvaise gestion des points d'eau nuit à une bonne circulation - vidéo 1

■ L’absence d’abreuvoir en sortie de stalle est parfois une erreur rencontrée en élevage robotisé. L’accès à l’eau étant même parfois utilisé pour attirer les vaches vers le robot. Attention alors aux vaches qui viendraient surcharger une aire d’attente uniquement pour s’abreuver !

■ Il faut au contraire proposer un accès facile et bien dimensionné à un point d’eau de débit suffisant (supérieur à 20l/min) en sortie de robot. Veillez à avoir un dégagement suffisant en sortie de stalle. Et préférez un abreuvoir linéaire, en inox pour faciliter un nettoyage régulier. L’abreuvoir doit être le premier obstacle rencontré par la vache après la sortie du robot

https://youtu.be/dZYPyq9pG2Q

Cas 2 : Un manque de ration à l'auge se traduit par une baisse de fréquentation - vidéo 2

■ Le Gaec le M. (22) observe une baisse de fréquentation de son robot la nuit avec quasiment plus aucune de ses 65 vaches au robot vers 4-5 h du matin. La baisse est plus marquée que celle habituellement observée en élevage robotisé vers 3-4 h du matin. Que nous dit la caméra time lapse installée par le consultant BCEL Ouest pendant 48 heures dans l’élevage ? Au cours de la journée la circulation est fluide avec une bonne fréquentation des logettes. On observe des phases de comportement «grégaire» du troupeau où toutes les vaches vont manger en même temps à l’auge au moment de l’apport de maïs le matin, puis de l’apport d’affouragement en vert dans la journée. En début de nuit (22-23 h), la quantité de maïs disponible à l’auge est déjà réduite. À partir de 3 h du matin, il n’y a plus de maïs accessible. L’auge n’est quasiment plus fréquentée jusqu’à la distribution de 7 h 30 du matin où toutes les vaches se lèvent en même temps.

Les vaches restent couchées sur la deuxième partie de nuit : les éleveurs comprennent aisément la cause de la baisse de fréquentation du robot. Pour confirmer cela, des notes de remplissages trop faibles sont bien observées le matin lors de la distribution du maïs (vaches en note 2). Pour inciter les vaches à aller à l’auge, et donc favoriser leur déplacement, il faut toujours suffisamment de fourrage disponible, les quelques restes de maïs n’étant ici pas suffisants. La distribution du maïs après une période de plus d’une heure sans fourrage à l’auge favorise de plus ici un comportement grégaire du troupeau, ce qui est à limiter autant que possible en conduite robot.

Plusieurs solutions sont envisagées. Celle retenue est une distribution du maïs le soir pour sécuriser l’apport nocturne, puis une sortie maintenue dehors le matin avant l’apport d’affouragement en vert dans l’après midi comme actuellement.

https://youtu.be/2WHYh4c9VLI

Cas 3 : Une situation anormale décelée par la vidéo réalisée sur 24 heures - vidéo 3

■ Dans l'élevage de 65 vaches à 8 700 kg de lait de l'EARL de K. (22), deux photos ont été captées sur une vidéo time lapse réalisée sur 24 heures en octobre, une à 9h du matin et l'autre à 13h. Le matin, le troupeau est calme. L'après-midi les vaches prennent d'assaut le point d'eau et plusieurs piétinent à l'entrée du robot.

■ Comment peut-on expliquer cela ? Quels impacts sur la production ? En observant le troupeau sur 24 heures, on s’aperçoit que cette situation est très marquée de 11 h à 14 h. Sur ce laps de temps, les vaches désertent l’aire paillée et se retrouvent toutes dans la seconde partie du bâtiment. En fait, elles fuient les mouches présentes en grand nombre, phénomène très marqué le jour de la vidéo avec des températures élevées ! C’est le constat fait par l’éleveur en insistant sur l’observation de son troupeau sur ce créneau horaire pendant quelques jours.

■ En croisant ces observations avec les données de production, nous n’avons pas remarqué de baisse significative de la production car cela dure peu de temps dans la journée et principalement sur une séquence : on se retrouve dans la situation de vaches qui attendraient dans une aire d’attente la traite !

Suite à ces constats, l’éleveur peut mettre en oeuvre une action pour limiter l’impact des mouches au niveau de son aire paillée. L’impact de la situation est modéré car les fourrages sont bien disponibles 24 heures/24 à l’auge et on a bien ici avec un système de pousse fourrage une place à l’auge minimum pour 2,5 vaches. Une observation complémentaire sur cet élevage : attention aux points d’eau, nous conseillons d’en ajouter un.

https://youtu.be/252BDzE517c

Les plus lus

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier,éleveurs laitiers</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « Finalement, c’est un mal pour un bien », en Meurthe-et-Moselle

Fin 2024, Lactalis a décidé de dénoncer le contrat de 290 éleveurs laitiers. Une annonce brutale pour Christine et Pascal…

<em class="placeholder">éleveur Célestin Jaunel devant son robot de traite</em>
Qualité du lait : « Mon souci de germes provenait de la pompe doseuse de produits lessiviels »
À la SCEA de Beaudival dans le Nord, un problème de germes est intervenu quelques mois après la mise en route du robot de traite…
<em class="placeholder">Camion de collecte en train de dépoter, livrer, du lait de vache sur un site de Lactalis</em>
Prix du lait 2026 : « Nous ne tolérons aucune baisse »

Les éleveurs laitiers déplorent un prix du lait qui a commencé à baisser en cette fin d'année 2025, alors qu'ils sont moins…

« Une carence en minéral a entraîné des boiteries sur nos laitières », dans les Côtes-d'Armor

Au Gaec de Kerilys dans les Côtes-d’Armor, le manque de minéral pendant la période de pâturage a créé un gros souci de…

<em class="placeholder">Argent de la zone Euro. Pièces et billets de 10 20 et 50 euros. Monnaie d&#039;échange dans l&#039;Union européenne. Paiement en euros. Europe monnétaire.</em>
Prix du lait 2026 : Lactalis et l'Unell trouvent un accord pour sécuriser une partie du prix

Le groupe Lactalis et l'association d'organisations de producteurs Unell ont trouvé un accord pour un prix du lait à 440 euros…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière