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Travailler dans de bonnes conditions, c'est possible en élevage laitier

L’amélioration des conditions de travail dans les élevages laitiers est un enjeu crucial pour la qualité de vie des exploitants. Pour apporter des solutions, la chambre d’agriculture de Bretagne a construit le guide Solution travail.

Raccourcir l'intervalle entre les deux traites de la journée revêt de nombreux avantages, notamment en termes d'adaptation des horaires pour le salarié.
Raccourcir l'intervalle entre les deux traites de la journée revêt de nombreux avantages, notamment en termes d'adaptation des horaires pour le salarié.
© Chambre d'agriculture de Bretagne

Avec l’agrandissement des élevages laitiers, la qualité de vie au travail est devenue un enjeu majeur pour la filière. Trouver un équilibre acceptable et durable entre vie privée et vie professionnelle est un défi auquel font face de nombreux exploitants. Améliorer les conditions de travail sur son exploitation est un facteur d’attractivité et un levier pour recruter et fidéliser des salariés.

Des investissements importants ne sont pas forcément nécessaires, des solutions, souvent peu coûteuses, existent. Y penser dès le début de l’installation permettra de préserver son corps, de se faire remplacer plus facilement et ainsi d’assurer une bonne longévité.

Pour aborder ces défis, le nouveau guide Solution travail propose des solutions pragmatiques qui seront à adapter à chaque exploitation.

Simplifier les pratiques

Il est souvent possible de simplifier les pratiques. Pour les veaux : laisser les veaux sous la mère pendant la phase colostrale ou choisir un plan d’alimentation constant. Les travaux ont montré un gain possible de 4 minutes par semaine par veau en réduisant le nombre de distribution de lait à six ou sept fois par semaine (lait entier, lait reconstitué, lait mixte ou lait yoghourt) comparativement à treize ou quatorze distributions.

Alimenter avec du lait yoghourt et un bac à tétines en case collective est aussi possible. Pour éviter le transport de lait entier et la pénibilité de cette tâche, l’alimentation avec du lait reconstitué est envisageable

S’organiser plus efficacement

L’éleveur peut et doit choisir ses horaires de traite. Il est possible de raccourcir l’intervalle entre les deux traites de la journée pour s’adapter aux objectifs de vie personnelle, aux horaires du salarié, du salarié de remplacement

Différents essais (à l’Inrae de Theix et à la ferme expérimentale de Trévarez) ont montré qu’un large choix d’horaires de traite était possible avec cinq à dix heures d’intervalles entre les traites journalières.

Autres conseils : quand cela est possible, mobiliser une seule personne pour la traite et ne pas se disperser en restant centré sur la traite.

Déléguer certaines tâches

Faire réaliser à une Cuma ou à une ETA les principales interventions d’épandages, de travaux du sol, de récoltes voire de traitements. La délégation de certains travaux se justifie pleinement pour une maîtrise du temps de travail et des charges de mécanisation avec les investissements moindres qui en découlent.

S’équiper de manière adéquate

Améliorer les conditions de travail ne rime pas forcément avec mécanisation, automatisation et robotisation. Il peut s'agir simplement d'aménager des installations qui facilitent le quotidien : des chemins adaptés pour les vaches, des abreuvoirs à niveau constant, des clôtures fiables, installer un boviduc. Il est aussi possible de réfléchir à des échanges parcellaires avec un impact sur la surface pâturable par les vaches et sur le temps des travaux des champs.

Lire notre dossier complet : Des chemins qui tiennent la route

Choisir le système qui vous convient

D’autres solutions existent, liées au choix du système. Des éleveurs choisissent de grouper les vêlages, pour une gestion du travail par tâche et par période. D’autres vont organiser des périodes sans vêlage pour avoir du temps, être disponibles pour d’autres travaux. Le choix du système fourrager a aussi une influence sur le temps de travail. Un système pâturant, c’est moins de temps de distribution, moins de lisier, moins de fumier.

Avec ce guide, à vous de jouer et de faire évoluer vos conditions de travail. Le changement n’est pas toujours facile. Il requiert de se fixer des objectifs (précis, atteignables et des échéances), en gardant à l'esprit que, comme le disait Abraham Lincoln, « Un objectif bien défini est à moitié atteint ».

 

L’importance de la communication

Un point clé d’une bonne organisation du travail est la communication au sein de l'entreprise, que ce soit avec des associés ou des salariés, pour maintenir une ambiance de travail agréable et efficace. Définir clairement les responsabilités, communiquer régulièrement (échanger au quotidien, à l’occasion des pauses café, dans un bureau agréable) et tenir à jour des plannings comprenant tous les événements importants (à la semaine pour gérer l’astreinte, au mois pour les travaux des champs à planifier, à l’année pour noter tous les rendez-vous, les congés, absences).

58 heures d’astreinte par semaine en hiver pour un troupeau de 73 VL

Une enquête a été menée par la chambre d’agriculture de Bretagne dans le réseau Inosys afin d’évaluer le temps d’astreinte en élevage laitier. L’astreinte correspond aux tâches non différables c’est-à-dire la traite, les soins aux animaux, l’alimentation, le raclage et le paillage. Au printemps, il faut ajouter la gestion du pâturage à l’astreinte.

En hiver, le temps d’astreinte par semaine et par UTH est en moyenne de 30 heures. Celui-ci varie peu d’une organisation à l’autre (28 et 31 h/semaine/UTH pour les éleveurs travaillant en couple et ceux en structure individuelle). Il y a une certaine variabilité lorsque ce critère est ramené par vache laitière. Le temps d’astreinte est de 42 minutes/VL pour les exploitants en individuel et de 56 minutes/VL pour les éleveurs travaillant en couple.

Nadine Abgrall

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