Aller au contenu principal

Stress thermique, vers de nouvelles pistes nutritionnelles ?

Des résultats de recherches menées aux États-Unis sur ce thème ont été présentés lors d’un forum organisé par Vetagro. Ils confortent des pistes et ouvrent de nouvelles voies aux fabricants d’aliments.

Le stress thermique dégrade l'intégrité de la paroi intestinale et l'utilisation du glucose pour la production laitière.
© M.-A. Carré

Les conséquences négatives du stress thermique, (l’inconfort débute dès 24 à 25 °C), sur la santé et les performances des bovins sont bien documentées. L’amélioration des conditions de logement des animaux est un levier majeur pour en réduire les effets (dossier « Ouvrons les bâtiments » - Réussir lait n° 306). Des études nord-américaines portant sur ses conséquences sur l’intégrité du tube digestif, l’immunité… pourraient cependant contribuer à améliorer les solutions proposées dans le domaine de l’alimentation animale en France. La perte d’intégrité de la paroi intestinale des bovins est une des conséquences du stress thermique présentées lors du forum international organisé par Vetagro en Italie en mai dernier. En facilitant le passage de germes pathogènes, elle oriente le métabolisme de l’animal plus vers l’activation du système immunitaire que la production de lait ou de viande. « Cette activation a un coût énergétique significatif. Des chercheurs ont, par exemple, démontré qu’en cas d’inflammation chez une vache laitière la consommation de glucose peut atteindre jusqu’à 2 kg par jour. L’utilisation accrue de glucose se produit simultanément avec une réduction de l’ingestion induite par le processus inflammatoire », rapporte Richard Paratte de Vetagro.

Renforcer la robustesse des parois intestinales

« Le glucose est normalement utilisé comme source d’énergie pour la production de lait ou comme précurseur de méthionine, permettant d’augmenter le TP. Mais en cas de stress thermique, une grosse partie du glucose est détournée par le tube digestif pour lutter contre des parasites, des germes pathogènes, des toxines… D’où l’intérêt d’adapter la formulation des aliments ou des prémix (plus de glucose) destinés aux vaches en situation de stress thermiques », a souligné Christine Gérard du groupe Néovia à l’issue du forum. « Nous proposons déjà des approches nutritionnelles spécifiquement adaptées aux conditions de stress thermique intégrant un audit initial, et des solutions en fonction du niveau de risque identifié, qui tournent aujourd’hui principalement autour d’une optimisation de la digestibilité des rations (levures vivantes, extraits végétaux), de l’ingestion (stimulateurs d’appétit), de la gestion du statut antioxydant (antioxydants naturels) et du risque d’acidose (apports d’électrolytes). Les informations scientifiques apportées lors ce forum confirment cependant qu’il pourrait être intéressant de travailler sur des nouveaux premix ou additifs ciblant aussi spécifiquement un renforcement de l’intégrité des parois intestinales, pour lutter contre ces effets négatifs du stress thermique. »

De la tributyrine chez les bovins adultes

L’utilisation de butyrate sous forme de tributyrine chez les bovins adultes est une voie à explorer selon Christine Gérard. « Nous utilisons déjà le butyrate seul dans les aliments d’allaitement ou les aliments starter pour veaux. Mais l’emploi de tributyrine (trois molécules de butyrate) pourrait améliorer l’efficacité des solutions nutritionnelles. Pour les bovins adultes, il est nécessaire auparavant d’évaluer le devenir de la tributyrine dans le rumen. Si l’on vise un effet intestinal, il faut que le produit ne soit pas dégradé dans le rumen. Par ailleurs, il faut toujours évaluer le surcoût lié à l’ajout d’un produit dans l’aliment et son intérêt économique pour les utilisateurs. »

Ce forum a également été l’occasion d’aborder la phase critique autour du vêlage. « La baisse d’immunité observée durant cette période est une porte ouverte aux pathogènes et à l’augmentation de phénomènes inflammatoires. Ces derniers ont des conséquences négatives sur la production laitière et la fertilité des vaches. D’où l’intérêt de proposer des aliments spécifiques avec des antioxydants (vitamine E, sélénium, tanins…) et des extraits de plantes ayant des effets anti-inflammatoires aux vaches durant cette période », souligne Lilian Leloutre du groupe Techna. De son côté, Vetagro a développé un mélange nutritionnel microencapsulé à base d’acides aminés (méthionine, choline) et de vitamines pour gérer cette phase critique.

Les plus lus

<em class="placeholder">dermatose nodulaire contagieuse sur un bovin</em>
La lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse engendre des difficultés dans les élevages bovin

Interdiction d'épandage, veaux bloqués dans les élevages ... commencent à peser lourd dans les élevages bovin de la zone…

<em class="placeholder">Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan, éleveurs de vaches laitières en Ille-et-Vilaine</em>
« Avec la race pie rouge, nous dégageons de la marge avec des vaches laitières rustiques, en Ille-et-Vilaine »

Au Gaec Ker Saout Ru, en Ille-et-Vilaine, Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan ont troqué les vaches prim’Holstein contre des…

<em class="placeholder">vache atteinte de DNC</em>
DNC : pourquoi la France et l’Italie appliquent-elles l’abattage total des foyers confirmés ?

La stratégie d’abattage total des foyers confirmés de dermatose nodulaire contagieuse, conjointe à la France et à l’Italie,…

<em class="placeholder">vétérinaire et éleveur lors d&#039;une prescription en élevage bovin</em>
« En binôme avec notre vétérinaire, nous jouons la carte du préventif pour les veaux dans les Côtes d’Armor »

Le Gaec Saint Patern, dans les Côtes-d’Armor, a noué une relation de confiance avec son vétérinaire. Les associés n’attendent…

<em class="placeholder">Killian Tissot, éleveur de vaches laitières en Gaec, en Haute-Savoie</em>
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) : « Avec plus de la moitié de nos animaux qui ont été abattus, nous avons des questions sur la suite » 

En Haute-Savoie, Killian et André Tissot ont vécu la douleur de l'abattage de 67 bovins le 7 août, sur les 126 bovins que…

carte des dates prévisionnelles de récolte de maïs fourrage
Maïs fourrage : le climat de mi-juillet à début août retarde les dates prévisionnelles de récolte

Dans plusieurs régions, Arvalis indique que la météo plus fraîche et plus pluvieuse sur la période du 15 juillet au 3…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière