Aller au contenu principal

Salariée d'élevage, Élise aime son indépendance

Sur le secteur de Plémy, en Côtes-d'Armor, Élise Gouray travaille sur des missions courtes, proposant ses services aux agriculteurs en manque de main-d'œuvre. Explications.

Elise Gouray. « Dans le futur, je retiens pour projet de m'installer, mais en gardant du temps pour faire autre chose et ne pas me dégoûter du travail. » © E. Le Corre
Elise Gouray. « Dans le futur, je retiens pour projet de m'installer, mais en gardant du temps pour faire autre chose et ne pas me dégoûter du travail. »
© E. Le Corre

Le travail ne manque pas, le bouche à oreille fonctionne et les missions s'enchaînent ! Élise Gouray, jeune salariée de 24 ans enchaînant les missions autour de chez elle, signe des contrats courts avec des producteurs laitiers qui ont besoin de ses services ponctuellement. Et du travail, il y en a, et dans un périmètre proche de chez elle de plus ! Mature pour son âge, ce bout de femme aime travailler en autonomie sur des missions courtes. Pour le moment.

Une vocation née au lycée

« Mes parents n'étaient pas agriculteurs mais mes grands-parents, oui ! » Plus jeune, Élise se rendait avec son père chez les voisins pour participer aux moissons et aux travaux d'ensilage. « La maison était entourée d'exploitations », décrit-elle. Elle travaille un été chez un oncle aviculteur et aussi en maraîchage. La nature et les animaux : le virus était pris.

Mais si Élise Gouray entre en lycée agricole, c'est grâce, aussi, à son professeur de mathématiques de seconde, qui lui parle de la filière STAV car aucun des bacs - S, EL ou L - ne l'attire. À l'époque, elle ne connaît pas les filières techniques. « Au collège, il fallait suivre des formations générales. En fait, le bac STAV est un bon compromis car il y a quand même un tronçon commun et il est toujours possible de repartir sur autre chose. C'est un bon compromis. » Elle rejoint alors le lycée La Ville Davy, à Quessoy, en classes de 1re et terminale STAV.

Dix-sept refus avant de trouver enfin un stage

Après le bac STAV, elle enchaîne sur le BTS Acse. « Les chiffres m'attiraient. Nous avons réalisé beaucoup d'études de projets : nous allions sur les exploitations afin de trouver une solution, faire un plan d'investissement qu'il s'agisse d'un problème de main-d'œuvre, d'une conversion en bio..."

Son stage de BTS, elle le réalise dans un élevage laitier à Bréhand. Elle essuie dix-sept refus avant de trouver enfin un maître de stage. « Trouver un stage est plus difficile pour une femme », remarque-t-elle. Chez l'éleveur (50 vaches, 50 ha) qui l'accueille deux années durant, elle apprend le métier. « J'ai tout appris », raconte-t-elle. Une chance. Une fois le BTS Acse en poche, elle décide alors de poursuivre ses études en licence professionnelle MEA à l'Université de Bretagne Sud. « Là, j'étais vraiment salariée ; je travaillais tous les jours dans un élevage lait et porc à Penguily avec deux associés et cinq salariés dont moi, en contrat de professionnalisation. Les quinze semaines de cours traitaient de thématiques professionnelles comme le droit social, les ressources humaines, les démarches administratives dont le plan de fumure... C'était dans la continuité du BTS Acse. » 

Grâce à cette expérience, Élise prend la mesure du « métier d'exploitant ». « Là, j'ai pu voir le métier. L'immersion totale permet de savoir si tu es prêt à travailler en élevage. Après tu te fais ton jugement. » Une fois l'année écoulée, elle décide d'intégrer le monde du travail mais s'accorde avant une petite pause de six semaines où elle voyage à travers le Chili. Or, de retour, à peine défait-elle ses valises, qu'elle est embauchée au poste d'animatrice par Jeunes agriculteurs des Côtes-d'Armor où elle exercera sa mission pendant dix-huit mois avant de retrouver le plancher des vaches. « L'élevage me manquait, j'avais besoin de mettre les mains dans la terre ! »

Libre de choisir et maîtresse de son agenda

Salarié en congé, mariage, pointe de travail, congé maternité... elle intervient sur des missions plutôt courtes de préférence (via des Tesa), uniquement par le bouche à oreille et dans un périmètre réduit, toujours à proximité de son domicile. « Les exploitants sont débordés de travail et ils ont du mal à trouver de la main-d'œuvre. Pour l'instant, je fais des remplacements. Ainsi, je reste maîtresse de mon agenda et du lieu, c'est une forme de liberté que j'apprécie », déclare-t-elle. Et d'ajouter : « j'aurais même du travail pour une autre personne ».
Dans le futur, elle garde pour projet de s'installer mais « dans des conditions précises ». Cumulant les expériences, elle voit ceux qui travaillent du matin au soir sans lever le pied, année après année. « Je veux avoir du temps pour faire autre chose et ne pas me dégoûter du travail », dit-elle avec sagesse.

Les plus lus

<em class="placeholder">Pascal Gord, éleveur. </em>
Stress thermique : « Les ventilateurs n’ont pas suffi à améliorer l’ambiance de notre stabulation dans le Rhône »
Le Gaec des Deux-Communes, dans le Rhône, a fait évoluer son bâtiment pour lutter contre le stress thermique des vaches laitières…
<em class="placeholder">dermatose nodulaire contagieuse sur un bovin</em>
La lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse engendre des difficultés dans les élevages bovin

Interdiction d'épandage, veaux bloqués dans les élevages ... commencent à peser lourd dans les élevages bovin de la zone…

<em class="placeholder">Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan, éleveurs de vaches laitières en Ille-et-Vilaine</em>
« Avec la race pie rouge, nous dégageons de la marge avec des vaches laitières rustiques, en Ille-et-Vilaine »

Au Gaec Ker Saout Ru, en Ille-et-Vilaine, Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan ont troqué les vaches prim’Holstein contre des…

<em class="placeholder">Killian Tissot, éleveur de vaches laitières en Gaec, en Haute-Savoie</em>
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) : « Avec plus de la moitié de nos bovins qui ont été abattus, nous avons des questions sur la suite » 

En Haute-Savoie, Killian et André Tissot ont vécu la douleur de l'abattage de 67 bovins le 7 août, sur les 126 bovins que…

<em class="placeholder">vache atteinte de DNC</em>
DNC : pourquoi la France et l’Italie appliquent-elles l’abattage total des foyers confirmés ?

La stratégie d’abattage total des foyers confirmés de dermatose nodulaire contagieuse, conjointe à la France et à l’Italie,…

<em class="placeholder">vétérinaire et éleveur lors d&#039;une prescription en élevage bovin</em>
« En binôme avec notre vétérinaire, nous jouons la carte du préventif pour les veaux dans les Côtes d’Armor »

Le Gaec Saint Patern, dans les Côtes-d’Armor, a noué une relation de confiance avec son vétérinaire. Les associés n’attendent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière