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"Pouvoir trier les vaches même dans un espace contraint"

Au Gaec Avel Mor, dans le Finistère, le déménagement de la salle de traite a permis une nette amélioration de la circulation des vaches.

"Nous sommes passés progressivement de 70 à 110 vaches et disposons actuellement de 922 000 litres de référence. Avec l’installation en avril 2015 de mon fils, le Gaec est passé de deux à trois associés", plante Patrick Tanguy, un des associés du Gaec Avel Mor, dans le Finistère. À partir de l’existant, les éleveurs ont modifié et agrandi les bâtiments : d’abord la zone de couchage et d’alimentation, puis deux ans plus tard le nouveau bloc traite. Une partie du terrain a été relevée ; une aire paillée est passée en logettes ; une zone de logettes a été un peu prolongée vers le nord. Enfin, l’ancienne salle de traite qui était après les génisses vers le sud, a été abandonnée au profit d’une nouvelle placée sur le pignon sud.

Les objectifs

"Notre objectif était de pouvoir traire 100 vaches en 1 h 15. Avant, dans la 2x5 épi, il fallait 2h30 pour traire 80 vaches (temps de nettoyage compris)." L’autre objectif était d’améliorer la circulation des vaches. "Ce n’était pas difficile de faire mieux. Avant, les vaches devaient descendre la pente (14 %) pour aller en salle de traite, et comme l’aire d’attente était trop petite, en sortie de traite les premières vaches croisaient les vaches qui attendaient encore leur tour. Avec plus d’animaux, ce n’était plus possible. Il fallait mettre la salle de traite près des logettes des vaches."

Avec un troupeau plus grand, les éleveurs voulaient avoir un tri automatique en sortie de salle de traite pour diriger certaines vaches dans un box d’isolement. "Trier manuellement est une perte de temps inutile. Ici, nous sommes deux pour la traite parce qu’une personne peut alimenter les veaux pendant la traite ; nous gagnons 20 minutes par rapport au dimanche où on trait seul. Nous faisons nous-mêmes la pesée du contrôle laitier ; dans ce cas, il faut être deux."

Les éleveurs voulaient aussi améliorer le confort : de la lumière naturelle, une bonne ventilation, un plain-pied entre la fosse et la laiterie, etc. Enfin, ils ont veillé à maîtriser les coûts.

Les contraintes

"De chaque côté du bâtiment, il y avait des contraintes pour agrandir, soit à cause des pentes naturelles soit à cause d’un autre bâtiment ou d’une fosse. On pouvait faire une extension sur le côté sud, mais l’espace était limité à cause de la proximité de la fosse qui stocke les eaux blanches", décrit Patrick Floch, conseiller bâtiment à BCEL ouest, organisme de conseil en élevage.

Une fois que le choix fut arrêté de positionner la salle de traite en pignon, est apparue une autre contrainte pour la sortie des vaches de salle de traite. "Il était impossible de réaliser deux couloirs de retour avec une porte de tri automatique et un box d’isolement pour chaque couloir. Du côté du couloir d’alimentation, il n’y avait pas assez de place."

La solution

Les éleveurs ont opté pour une TPA 2x12, équipée en 2x10. "C’était la seule solution pour avoir une salle de traite 2x12 compacte qui entrait entre la stabulation et la fosse des eaux blanches", indique Patrick Floch.

Les deux couloirs de retour se rejoignent en un couloir. Des barrières permettent aux vaches d’entrer dans l’aire d’attente, puis les barrières ferment l’aire d’attente et l’aire d’exercice pour former le couloir de retour qui contourne l’aire d’attente et rejoint l’autre couloir de retour. Les vaches circulent impeccablement à ce point de jonction, grâce à un simple tube battant (photo 2). Puis, au bout du couloir de retour, une porte de tri automatique à deux voies (photo 3) permet soit de retourner dans la stabulation, soit d’isoler une vache dans un box sur caillebotis.

Les éleveurs ont opté pour un puits de lumière en toiture, pour l’éclairage de la mamelle avec des leds sur les quais. Sans plafond, la ventilation est meilleure que dans l’ancienne salle de traite : "aujourd’hui, il n’y a plus de mouches". Le dénivelé naturel du terrain a été un atout pour réaliser un plain-pied entre la fosse de traite et la laiterie.

"L’inconvénient de cette disposition est que l’on n’a pas les veaux à proximité immédiate de la salle de traite. Les niches individuelles sont sur le flanc est, rapidement accessibles. Mais les autres veaux sont après les génisses de plus d’un an et les taries vers le sud", reconnaît Patrick Tanguy.

Si c’était à refaire, les éleveurs reprendraient la même disposition. La circulation des vaches n’est pas optimale en sortie de traite, mais cela ne gêne pas la traite. Comme point d’amélioration, en sortie de TPA, "il faudrait fixer un panneau de bois sur la barrière simple pour éviter qu’une vache cherche à passer par-dessus (c’est déjà arrivé), et il manque un passage d’homme".

Combien ça coûte ?

145 000 € de salle de traite avec les compteurs à lait, 70 colliers, la porte de tri…

23 000 € de terrassement

91 300 € de maçonnerie

63 100 € de charpente

7 000 € de chien électrique

9 400 € de portes et rideau électrique

4 100 € de tapis de quais et dalles de fond de fosse

15 200 € d’électricité et plomberie

4 500 € de barrières pour l’aire d’attente et les couloirs de retour

362 600 € au total, soit 3 296 €/VL.

56 000 euros d’aides (PCAE)

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