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Pour les vaches montbéliardes, la température optimale c’est 13 °C !

Le stress de chaleur impacte la production laitière et la sensibilité aux mammites. Pour les montbéliardes, au-delà de 13 °C, le niveau de production laitière baisse, estime une étude menée par l’UMT eBis.

Le stress thermique impacte plus les animaux qui ont actuellement les meilleures valeurs génétiques pour la production.
Le stress thermique impacte plus les animaux qui ont actuellement les meilleures valeurs génétiques pour la production.

Dans un contexte de changement climatique, l’UMT eBIS a mené des travaux(1) pour mesurer l’impact de l’élévation des températures sur les performances des vaches de race montbéliarde (lait, MG, MP, taux et comptages cellulaires). L’indicateur climatique retenu est l’indice température-humidité (THI). Ce dernier combine la température et l’humidité relative de l’air.

Une baisse de performance de 5 à 14 %

À l’échelle de la race, l’étude montre que le THI optimal est toujours inférieur à 55. Cette valeur de THI correspond à une température moyenne, incluant la température nocturne, comprise entre 11 et 13 °C. La baisse de performance varie de 5 % à 14 % selon les caractères quand le THI passe de sa valeur optimale à des valeurs supérieures à 70, soit des températures moyennes supérieures à 22 et 24 °C. « Ces températures peuvent paraître faibles, mais comme il s’agit d’une moyenne sur 24 heures, cela correspond à des températures qui peuvent être très élevées », précise Aurélie Vinet, chercheuse à Inrae. « Sur les données que nous avons analysées quand le THI est supérieur ou égal à 70, la température maximale est comprise entre 26 et 36 °C et la température minimale, donc nocturne, est comprise entre 15 et 25 °C. »

La valeur de THI optimal varie cependant selon les caractères (lait, cellules…). Pour la production de lait, le THI optimal se situe dans une fourchette de 47-55. Cela représente une température moyenne comprise entre 5 et 13 °C. Au-delà, le niveau de production laitière baisse. « Il y a également un stress de froid, mais il est moins prononcé. »

Les taux sont plus rapidement impactés

Pour la matière grasse et protéique, les chercheurs n’ont pas observé de stress de froid. « En revanche, à partir d’un THI de 50-55, il y a bien un stress de chaleur. » Pour les taux, le THI optimal a une valeur encore plus faible (moins de 35). Autrement dit, les taux sont plus sensibles à l’élévation de la température que les quantités de matières.

Le comptage de cellules somatiques est quant à lui impacté par le stress de chaleur dès que le THI atteint 45. L’effet est un peu plus prononcé chez les primipares que chez les vaches en seconde lactation.

Certains animaux sont-ils plus tolérants que d’autres à la chaleur ? Peut-on espérer sélectionner des animaux sur leur capacité à résister au stress thermique ? À ce stade des recherches, il est difficile de répondre par l’affirmative même si une tendance se dégage. « Il semblerait que certains taureaux puissent être plus tolérants au stress de chaleur que d’autres », commente Aurélie Vinet. « Le stress thermique impacte plus les animaux qui ont actuellement les meilleures valeurs génétiques pour la production et il amplifie la sensibilité aux mammites. »

Produire moins pour préserver ses autres fonctions biologiques

La baisse de production est plus impressionnante pour les animaux qui ont les meilleures valeurs génétiques. « Nous nous demandons si ce phénomène ne reflète pas un mécanisme de protection. En effet, quand il fait chaud, moins manger fait certes diminuer la production des animaux. Mais cela limite aussi les fermentations ruminales et donc le dégagement de chaleur lié à ces fermentations. Cela pourrait donc être une manière de maintenir la température corporelle » expose Aurélie Vinet.

Le saviez-vous ?

Les travaux ont également été menés en races normande et Holstein. Tous les résultats ne sont pas encore finalisés, mais ils sont globalement similaires à ceux décrits en race montbéliarde.

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