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« Notre nurserie fermée nous donne entière satisfaction »

L’EARL des Lys, en Mayenne, a choisi une nurserie fermée pour élever une soixantaine de veaux par an. Un bon plan pour concilier confort de l’éleveur et des veaux.

Pas d’odeur d’ammoniac, bonne ambiance générale, des veaux en pleine forme… la nurserie de l’EARL du Lys, à Ambrières-les-Vallées, en Mayenne, donne entière satisfaction à Pascal et Claudie Pottier. Le couple gère un troupeau de 56 Montbéliardes à 8 500 kg et un atelier de taurillons (45 animaux vendus par an). Tous les veaux sont élevés. À partir de 3 semaines, ils sont logés dans une nurserie construite en 2010. « Nous avons choisi une nurserie fermée pour ne pas pénaliser nos conditions de travail », explique Pascal Pottier.

Les éleveurs ont fait appel à Jean-Marc Pilet, conseiller bâtiment à la chambre d’agriculture de la Mayenne, pour réaliser les plans. « Les nurseries fermées, pour bien fonctionner, doivent être bien orientées et en l’absence d’obstacles pouvant perturber l’éclairage et la ventilation naturelle. » Ces notions ont été prises en compte pour le choix du lieu d’implantation de la nurserie. « Au départ, je voulais la construire à côté de la stabulation des vaches et de la salle de traite, mais on me l’a déconseillé », souligne Pascal Pottier.

Des pentes pour éviter l’excès de volume

La nurserie a finalement été construite un peu en hauteur, à une trentaine de mètres de la salle de traite. Pour optimiser la ventilation et la lumière naturelle, elle a été orientée Est-Ouest côté longs-pans.

Elle a également été conçue de façon à limiter le volume d’air. L’idéal est de rester dans la fourchette de 12-15 m3 par veau (jusqu' à 6 mois d’âge). « Le curage de l’aire de couchage avec un tracteur détermine la hauteur des longs-pans », souligne Jean-Marc Pilet.

À l’EARL du Lys, la hauteur au-dessus de l’aire de couchage est de 3,60 m. Celle des murs est de 2,55 m côté couloir d’alimentation, et de 2,70 m côté couloir de paillage. Côté maçonnerie, une pente de 1,5 % a été réalisée dans le sens de la longueur pour limiter le volume d’air dans les cases dédiées aux petits veaux, à condition de garder une toiture horizontale.

Des translucides de 16 mm d’épaisseur

Une fois la partie basse dessinée et la hauteur maximale connue, il ne reste plus qu’à habiller les murs. La partie basse est en paroi pleine (un petit muret en béton puis du bois). Il faut prévoir une hauteur d’environ 1,50 m (bandeau de translucide compris) pour éviter que l’air arrive directement sur les animaux. À l’EARL, la partie haute comprend un bardage en translucide (bandeaux de 70 cm de hauteur) pour laisser passer la lumière naturelle. « À l’époque, les translucides faisaient 10 mm d’épaisseur. Maintenant, nous en posons de 16 mm d’épaisseur pour limiter les écarts de température entre le jour et la nuit », précise Aurélie Lecoq des établissements Chaignard. Pour les mêmes raisons, il est fortement conseillé de poser les translucides sur les longs-pans plutôt qu’en toiture. Les veaux ne sont pas frileux. À plus de 2 jours, ils tolèrent une température de -5 voire -10 °C. " En revanche, ils craignent les écarts de températures supérieurs à 8 °C et les fortes chaleurs (plus de 30 °C) ", précise Jean-Marc Pilet.

L’éclairage naturel est complété par l’installation d’un double néon pour 8 à 10 veaux. Sur les aires de vie, les veaux ont besoin d’une intensité lumineuse de 20 à 50 lux.

Un investissement de 1 300 euros par place

Dans cette nurserie, la ventilation est assurée par un bardage en bois à claire-voie pour les entrées d’air et une ouverture au faîtage pour les sorties.

En termes de coût, l'écart entre une nurserie fermée avec ventilation naturelle et une solution plein-air n’est pas très important, indique Jean-Marc Pilet. « Il faut compter 1 300 à 1 400 euros par place, contre 1 100 à 1 200 euros pour un système avec niches collectives ou igloos et courette couverte. »

Avis d’expert : Jean-Marc Pilet, chambre d’agriculture de la Mayenne

« Cette option est plus risquée sur le plan sanitaire »

« Les projets de nurseries fermées sont de moins en moins courants. C’est une option envisageable pour les éleveurs qui veulent mettre la priorité sur leur confort de travail. Mais c’est plus risqué sur le plan sanitaire pour les veaux, surtout quand il y a une forte concentration d’animaux. Elles nécessitent souvent de consacrer plus de temps à l’élevage des veaux. La qualité de la ventilation est essentielle pour évacuer l’humidité et les microbes. En hiver, la vitesse de l’air doit être inférieure à 0,25 m/s. Et en été, elle doit être de 1 m/s dès que la température extérieure atteint plus de 25 °C.

Cela nécessite la pose de bardage bois à claire-voie ou de filets si possible amovibles sur la partie haute des longs-pans et une ouverture au faîtage. Les surfaces d’entrée et de sortie d’air dépendent notamment du coefficient d’efficacité du bardage pour réduire la vitesse du vent. Ce coefficient doit être d’au moins 90 % pour éviter l’excès de courant d’air dans la nurserie. Mais plus ce coefficient est élevé, plus il faut de surfaces d’entrée et de sortie d’air pour assurer un bon renouvellement d’air. En cas de gros problème, il est possible d’installer un système de ventilation dynamique. Mais cela coûte beaucoup plus cher et constitue une solution extrême. »

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