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« Nos vaches sont désormais à l'aise dans leurs logettes »

L'EARL Mazars, dans l'Aveyron, a totalement renouvelé les logettes de ses vaches laitières en 2022, avec pour objectif d'améliorer le confort des animaux.

« Refaire les logettes était une priorité », affirme Julien Soulié, associé avec Claire Mazars, à la tête d'une exploitation de 70 prim'Holstein et Simmental. Plusieurs signaux d'alerte ont déclenché cet investissement. « Quand nous arrivions le matin et que nous allumions la lumière, nous entendions des bruits de choc quand les vaches se levaient ! » En effet les anciennes logettes, datant de 2000, étaient dotées de deux barres horizontales devant la tête des vaches, empêchant totalement le mouvement de balancier nécessaire au lever. « À l'époque, ces barres permettaient d'apporter de la solidité car il n'y avait pas un poteau à chaque logette. Les vaches étaient obligées de se contorsionner et de s'y reprendre à plusieurs fois avant de se lever. Le coucher ne se passait pas mieux. Il nous est arrivé plusieurs fois de démonter une partie de la logette car une vache s'était coincée. »

Les éleveurs ont alors décidé de casser toute la partie couchage, déjà en logettes, pour en installer de nouvelles, plus adaptées. Les nouvelles logettes sont totalement ouvertes à l'avant. Seules la barre de cou et la genouillère marquent une limite. Les logettes sont en majorité disposées en face à face, sans espace particulier de dégagement entre les deux rangées. Les barrières de séparation sont attachées de part et d'autre sur le même poteau.

S'adapter au gabarit des grandes vaches

Les anciennes logettes n'étaient plus adaptées pour les plus grandes vaches du troupeau. « Nous constations chez certaines des dépilations importantes au niveau du cou et des gonflements des jarrets. Nous avons donc préféré installer des logettes plus profondes, au détriment de la propreté. » Pour dimensionner les logettes, Julien, accompagné par Yohan Grialou, technicien de la coopérative Unicor, s'est basé sur le gabarit des vaches Simmental, plus imposant que celui des prim'Holstein. « Je n'ai pas mesuré mes vaches, confie l'éleveur, mais j'ai visité beaucoup d'installations. » Pour s'adapter aux tailles des grandes vaches, les logettes ont été rallongées de 25 cm, passant de 180 à 205 cm, du seuil à la barre de sol. « En contrepartie, il y a plus de bouses sur les tapis. Nous raclons à la main pour les faire tomber dans le couloir deux à trois fois par jour, et rajoutons en même temps de la paille brisée. Cela nous prend un quart d'heure par passage. »

 

 
vache Simmental debout dans une logette
La qualité des réglage des logettes s'apprécie sur la plus grande des vaches. Celle-ci entre entièrement dans la logette, les pattes arrière d'aplomb. Ses bouses tombent dans le couloir. © B. Carel

La position de la barre de cou a aussi été calée sur les plus grandes vaches. « Nous avons d'abord installé la barre selon la cote du constructeur, préconisant une diagonale minimale de 210 cm entre la barre de cou et le bout de la logette, pour une hauteur de 120 cm. Finalement, nous avons allongé cette diagonale de 5 cm pour que toutes les vaches aient les pieds dedans. Cinq centimètres, ça paraît dérisoire mais finalement ça impacte beaucoup le confort ! » La largeur a aussi été augmentée de 5 cm par rapport aux anciennes logettes pour arriver à 125 cm de large. « Avec cette largeur, les vaches couchées n'entrent pas en contact avec les barres de séparation. Elles sortent aussi plus facilement de la logette car elles ne sont pas obligées d'être toutes droites, elles ont de la place pour manœuvrer ! »

Le confort avant tout

Les associés ont opté pour des tapis de 6 cm d'épaisseur, plus moelleux au centre que sur les bordures, incitant la vache à se centrer dans la logette lors du coucher. Le bord des tapis côté seuil est biseauté afin de ne pas blesser les animaux. La genouillère ne présente elle non plus aucun risque de blessure. « Et l'arrêtoir au sol, de forme tubulaire en PVC de 6 cm de haut, est tellement confortable que certaines vaches se couchent avec une patte avant dessus. »

Après un an de recul, les associés ne regrettent pas l'investissement. « Les vaches sont en meilleur état. Elles passent plus de temps dans les logettes et disposent d'une meilleure liberté de mouvement. »

Tanguy Morel, Institut de l'élevage : « On n'a pas forcément besoin de tout changer. Parfois il suffit de régler une hauteur de barre ou de casser un mur pour régler les problèmes. »

Côté éco

300 € par place, sans la maçonnerie (en 2022)

 

Vos logettes sont-elles toujours adaptées à vos vaches ?

Le confort du couchage est primordial et doit être incitatif. Chaque éleveur doit pouvoir estimer lui-même si ses logettes sont adaptées à la stature de ses vaches. Tanguy Morel, de l'Institut de l'élevage, donne des pistes basées sur l'observation des animaux.

1 - « Il faut compter le nombre de vaches debout pendant les heures normales de repos. Si plus de la moitié n'est pas couchée, c'est qu'il y a un problème. » Une vache confortablement couchée dans la logette a ses pattes arrière et son bassin qui ne dépassent pas du seuil. Les épaules et les hanches ne doivent pas être en contact avec les séparations. En position debout, la vache doit bouser dans le couloir, avec les pattes arrière bien d'aplomb à au moins 10 cm du seuil. La tête est normalement avancée sous la barre de cou.

2 - Observer le lever et le coucher. La vache ne doit pas être obligée de s'y reprendre à plusieurs fois. « Au lever, la vache va projeter sa tête vers l'avant. Elle ne doit pas rencontrer d'obstacle. C'est pourquoi il est important de préserver un espace de dégagement, que la logette soit face à un mur ou en face à face. En effet deux vaches de front ne doivent pas se gêner, surtout si une dominante est en face d'une dominée. » Une fois que la vache est à genou, elle lève son arrière-train grâce au mouvement de balancier de l'avant.

3 - La tête et le cou ne doivent pas être gênés ni à l'avant, ni en hauteur, d'où l'importance d'une barre de cou assez haute. De plus, le sol de la logette ne doit pas être glissant et nuire à l'appui des onglons des pattes arrière. Ensuite, la vache va relever son avant-main. Pour cela, elle projette une de ses pattes vers l'avant par-dessus l'arrêtoir au sol. Celui-ci ne doit donc pas être trop haut. « Nous préconisons moins de 10 cm au-dessus de la surface de couchage. » Pour le coucher, on retrouve les mêmes zones d'obstacle, à savoir le dégagement à l'avant, en hauteur, et des zones d'appui non glissantes.

4 - Être attentif aux repères visuels. Des zones de brillance sous la barre au garrot ou en bas de la séparation indiquent un frottement excessif et donc anormal. Ensuite, sur les animaux eux-mêmes, des blessures et dépilations sont des signaux d'alerte. « Des blessures aux jarrets et à la mamelle sont le signe d'un sol trop abrasif. Des gonflements au niveau des jarrets mettent en lumière des logettes trop petites. Des zones de dépilation, des plaies ou des bosses sont le résultat de mauvais réglages, au niveau de la barre au garrot notamment. »

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