Littoral Normand : le contrôle sans papier en cours de déploiement
Les 4 260 adhérents de l’entreprise de conseil en élevage bénéficieront des nouvelles modalités de contrôle de performances d’ici la fin de l’année.
Les 4 260 adhérents de l’entreprise de conseil en élevage bénéficieront des nouvelles modalités de contrôle de performances d’ici la fin de l’année.


Supprimer tout papier, fiabiliser les données et réduire les délais de mise à disposition des résultats : tel est l’objectif de Littoral Normand en lançant une modernisation du contrôle de performances. « Cette évolution est indispensable avec l’agrandissement des troupeaux, les rythmes de traite qui s’accélèrent et le nombre de trayeurs qui augmente », souligne Thierry Hulmer, président de Littoral Normand. L’ensemble des collaborateurs sera formé d’ici la fin de l’année. Toutes les vaches vont être équipées d’une bague pâturon. La bague est munie d’une puce RFID portant les identifiants de l’animal. Une autre puce RFID est intégrée au compteur true test. Un simple bip avec un bâton de lecture sur le pâturon puis sur le tube permet d’associer l’animal à sa production. La saisie du poids de lait est faite directement en salle de traite sur smartphone. Le prélèvement de l’échantillon, en revanche, reste manuel.
« Il n’est plus nécessaire d’aller consulter le numéro d’identification à l’oreille de la vache. » Les bagues pâturons sont fournies gratuitement. « Le gain de productivité permet à l’entreprise de rentabiliser l’investissement sur trois ans. » À terme, le dispositif devrait également fonctionner avec les boucles auriculaires électroniques. Littoral Normand étudie aussi une valorisation de la bague pâturon dans le travail quotidien et "espère, début 2017, permettre aux éleveurs d’accéder directement aux données d’une vache en pointant son smartphone sur la bague ».
Un nouveau logiciel de prévision de volume en septembre
L’entreprise propose par ailleurs depuis l’automne dernier Gestadétect, une analyse qui permet de détecter les vaches pleines 30 jours après l’IA. Celle-ci est réalisée à partir d’un échantillon de lait issu du contrôle de performances et consiste à doser des protéines associées à la gestation (voir Réussir Lait juin 2015 p. 82). Le résultat est disponible sur Mil’Klic avec une alerte SMS ou mail. Mil’Klic est le nouvel outil web de gestion de troupeau, utilisable en mode connecté ou non, aussi bien par le conseiller que par l’éleveur. Il a été lancé l’année dernière. L’objectif 2016 est de réaliser 25 000 analyses Gestadétect. Son coût (un peu plus de 5 euros) est comparable à celui d’une échographie. Son principal avantage est de ne pas avoir à manipuler l’animal.
Un nouveau logiciel de prévision de volume (Prévol) sera déployé en septembre. Il intègre les nouveaux modes de gestion de la production (contrats, quotas A et B, volumes supplémentaires…). Il tient compte des courbes de lactation individuelles Génésys incluant l’effet éleveur, la génétique, la gestation et le troupeau.
Un autre chantier a été lancé avec un objectif à l’automne 2017. Il s’agit d’un nouveau rationneur intégrant les nouvelles équations Inra. Il communiquera avec différents capteurs de l’élevage (remorques mélangeuses, tanks à lait connectés…). Ce projet, initié par Littoral Normand, est réalisé en partenariat avec les entreprises de conseil en élevage des groupes Seenergi et Siel et les Ecel bretons.
Par ailleurs, un nouveau service d’accompagnement des éleveurs en phase de croissance de cheptel a été mis en place. Ainsi que des formations gratuites au logiciel de suivi de troupeau Mil’Klic : l’objectif est de former 1 000 éleveurs d’ici fin 2017. Des formations technico-économiques vont également être proposées.
Plus de 10 % des adhérents ont revu le niveau de prestations
Si l’entreprise ne manque pas de projets, elle n’échappe pas à la crise. Le nombre d’adhérents a chuté de 4,5 % en 2015 avec une baisse qui s’est accentuée à partir d’octobre. En revanche, le nombre de vaches a continué à progresser pour atteindre en moyenne 72,5 vaches contrôlées (contre 68,5 en 2014). Face à la crise, plus de 500 éleveurs sur les 4 260 adhérents ont revu le niveau de leurs prestations ces derniers mois, la plupart en réduisant le contrôle de performances, environ 10 % ont au contraire développé le conseil. Une demi-journée d’accompagnement gratuite a été proposée à 450 adhérents ayant des difficultés de paiement ou de qualité du lait.