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Le statut coopératif est en phase avec la société

Assemblée générale de la FNCL. Le facteur de compétitivité majeur de demain sera la capacité à être à la fois petit et gros.

Votre statut de coopérative est un actif de très grande valeur", a affirmé Philippe Moati, professeur d’économie à l’université Paris Diderot et cofondateur de l’Obsoco (1) lors de l’assemblée générale de la FNCL, le 13 avril dernier. La valeur de cet actif ? C’est « d’allier petite et grande taille », « d’être une union de petits au service d’une autre économie. » Il s’agit aujourd’hui de « valoriser et réveiller cet actif », après avoir pendant des décennies chercher au contraire à être perçu comme un acteur comme les autres.

Car le statut coopératif est pleinement en phase avec les attentes sociétales. Les études de l’Obsoco montrent « une montée très ferme de la qualité dans tous les sens du terme (plaisir, innocuité santé, bénéfices santé, impact sociétal et environnemental) » et « un attrait des consommateurs pour les 'petits'. Ils associent les 'petits' à une production de qualité. Et ils les perçoivent comme méritants d’être soutenus dans une démarche de consommation citoyenne, surtout s’ils les voient comme une victime du système », argumente-t-il.

Le statut coopératif est aussi en phase avec l’évolution de l’économie : le capitalisme financier est en perte de vitesse, "les entreprises doivent désormais se comporter de façon conforme à l’intérêt général". Fini le diktat des grandes entreprises financiarisées : « demain, le facteur de compétitivité majeur sera la capacité à être à la fois petit et gros », défend-il. « Gros » pour partir à la conquête des marchés internationaux dans un contexte mondialisé, faire des économies d’échelle, mobiliser un budget de R & D important, soutenir les marques et influencer la définition des règles de marché. Et « petit » pour être plus souple, proche des consommateurs et créatif, et pour avoir un relationnel de qualité avec les clients.

Faire en sorte que tout le monde participe

Mais il présente « de sacrées limites ». Le risque est « d’autonomiser le sommet par rapport à la base : il y a un vrai risque de prise de pouvoir par les technostructures d’autant plus qu’il existe une dissymétrie d’informations de plus en plus importante ». Sans parler de la lenteur de réaction pour prendre des décisions structurelles liées au grand nombre d’adhérents, et le risque de perte d’efficience « sans l’aiguillon de l’actionnaire qui pousse à être rentable ».

Philippe Moati préconise « d’impliquer la base pour démultiplier la capacité d’innovation par le partage d’expériences, de cultiver l’intelligence collective ». Il faut faire vivre la démocratie interne au-delà des assemblées générales et conseils d’administration en mettant en place des structures d’échanges et de gouvernance intermédiaires, « sans pour autant paralyser ». Et aussi communiquer sur le système de solidarité à la base du statut coopératif, investir dans des moyens centraux (logistique, intelligence des marchés, soutien des marques). Le tout en conformité avec les éthiques des consommateurs. « Les exemples présentés lors de cette assemblée générale (2) sont très encourageants », a-t-il conclu.

(1) Observatoire société et consommation.(2) La campagne de communication de Candia, « La nouvelle agriculture » de Terrena, la marque « Campagnes de France » des Maîtres laitiers du Cotentin et la démarche « Grandeur nature » d’Agrial.

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