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Le semis bi-variétés de maïs stabilise la qualité de la ration

Associer deux variétés de maïs au semis peut apporter un plus sur le plan nutritionnel et agronomique. Mais de telles associations ne s’improvisent pas.

© S. Roupnel

Semées côte à côte dans une même parcelle, deux variétés de maïs font parfois mieux qu’une seule. « C’est avant tout l’objectif de complémentarité nutritionnelle qui guide le choix des binômes variétaux que nous proposons », indique Eric Sauvage, du service agronomie de la coopérative Terrena. Celle-ci mène depuis 2007 des travaux sur les semis de maïs bi-variétés. « Nous cherchons le meilleur compromis possible entre la digestibilité des fibres et la vitesse de dégradation de l’amidon, avant de valider le comportement des associations d’un point de vue agronomique. »

Ce concept a été motivé par une demande des éleveurs qui cherchaient davantage d’homogénéité et de régularité dans la qualité du maïs fourrage tout au long de l’avancement du silo. Trouver des duos de variétés complémentaires en termes de caractéristiques alimentaires, en particulier au niveau de la qualité de l’amidon, facilite les transitions alimentaires. « C’est un moyen de sécuriser les rations vis-à-vis des risques métaboliques surtout dans les rations dont des taux d’amidon sont importants, supérieurs à 30 %. » Les variétés cornées-dentées présentent effectivement des amidons plus lents, tandis que les variétés dentées présentent des amidons farineux, plus rapidement fermentescibles. « En cultivant deux variétés associées, nous observons également des ensilages avec des valeurs énergétiques plus stables à l’intérieur d’un même silo, d’un silo à l’autre et d’une année à l’autre », poursuit le technicien.

Associer deux types d’amidon différents pour sécuriser les rations

La technique assure aussi une régularité de rendement en cas d’aléas climatiques ou de forte variabilité intra-parcellaire. « On vise une complémentarité agronomique en associant une variété rustique, résistant au stress hydrique par exemple, à une autre plus productive. » Les deux variétés sont semées en alternance rang par rang. Les essais pluriannuels menés par la coopérative montrent une légère amélioration du rendement, de 2 à 3 % en général. Le semis bi-variétés se révèle surtout intéressant en conditions difficiles. « Dans ce cas, le gain peut atteindre jusqu’à 6 % de rendement supplémentaire, précise Eric Sauvage. Par contre, sur les bonnes parcelles ou dans les situations favorables, comme ce fut le cas en 2014, il n’y a pas de gain à espérer par rapport à une variété seule à haut potentiel. »

Ne pas se lancer dans cette technique sans essais préalables

Les indices de précocité des deux variétés associées doivent rester assez proches pour maintenir des stades de maturité cohérents à la récolte. « Il est préférable de se limiter à 20-30 points d’écart maximum. »

Parmi tous les couples testés, tous ne s’avèrent pas probants. Il peut y avoir de mauvaises surprises liées à une concurrence exacerbée entre les deux variétés. Les variétés cornées-dentées présentent une dynamique de pousse différente de celle des variétés dentées, ce qui peut générer une compétition au niveau de l’azote. « Il faut deux à trois années de recul pour réellement juger la pertinence du binôme et la compatibilité agronomique. » Dans tous les cas, mieux vaut ne pas se lancer dans cette technique sans véritables essais menés au préalable.

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