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Le Réseau agri-sentinelles pour favoriser la prévention du suicide

Le site web Réseau agri-sentinelles a été officiellement lancé au Space. Objectif : sensibiliser, former et donner des outils les personnes au contact des agriculteurs pour favoriser la prévention du suicide.

Initié il y a un an dans le cadre d’un financement Casdar par Coop de France, Allice et l’Institut de l’élevage, le Réseau agri-sentinelles vise à fédérer et aider des personnes qui côtoient les agriculteurs dans leur travail et peuvent détecter des situations de détresse pouvant conduire au suicide. « La détresse dans le monde agricole est une réalité, a souligné Stéphane Devillers, responsable juridique d’Allice. Le taux de suicide chez les agriculteurs est supérieur de 20 % à la moyenne de la population française. » Difficultés économiques, isolement, problèmes familiaux, agribashing… de nombreux facteurs souvent cumulés peuvent conduire au suicide. Les plus exposés sont les hommes, les éleveurs laitiers, les personnes de 35-45 ans et de plus de 60 ans. Ce constat alarmant a amené les acteurs de l’élevage à réfléchir à une prise en charge collective du problème. Le Réseau agri-sentinelles a été créé en 2018. Il s’est concrétisé en septembre 2019 par le lancement du site web www.reseau-agri-sentinelles.fr. Objectif : sensibiliser, former et donner des outils aux personnes travaillant au contact des agriculteurs, pouvant détecter des situations de détresse et souhaitant s’impliquer dans la prévention du suicide. « De nombreux dispositifs d’accompagnement existent déjà, précise Elsa Delanoue, de l’Institut de l’élevage. Mais ils ne sont pas toujours connus des techniciens, conseillers, vétérinaires… qui côtoient les éleveurs au quotidien. Or, ces acteurs sont souvent les premiers témoins des situations de détresse traversées par les éleveurs. Ils sont ainsi de potentielles sentinelles pour repérer, alerter et agir. »

Se former et pouvoir orienter l’agriculteur

Repérer des situations difficiles et adapter son comportement face à la détresse d’autrui n’est pas inné. Le site, en accès libre et gratuit, répertorie les formations existantes pour apprendre à repérer les situations difficiles, trouver les mots pour soutenir l’agriculteur, adopter une écoute plus active et aussi se protéger. Faire face à des situations difficiles peut en effet entraîner un mal-être chez les conseillers ou techniciens (tristesse, culpabilité de ne pas avoir réalisé la gravité de l’état de détresse, sentiment d’impuissance..). Le site liste aussi par département tous les professionnels de l’accompagnement (psychologues, assistants sociaux, conseillers agricoles spécialisés…) issus de la MSA, de Solidarité Paysans, des chambres d’agriculture et des DDT. « Près de 270 professionnels de l’accompagnement répartis sur toute la France sont recensés, précise Elsa Delanoue. L’objectif est que toute personne qui côtoie un agriculteur en détresse puisse lui communiquer ces contacts et l’inciter à les appeler pour bénéficier d’un accompagnement adapté, ou encore donner l’alerte en cas d’urgence. » L’agriculteur obtiendra ainsi une écoute attentive de la part d’un professionnel en mesure de l’aider à surmonter ses difficultés. Enfin, le site explique comment faire pour s’engager et en quoi consiste l’engagement.

10 000 agri-sentinelles potentielles

Une trentaine d’organismes et entreprises sont engagés dans le Réseau agri-sentinelles et l’objectif est d’en fédérer encore plus. Au total, 10 000 personnes travaillant au contact des agriculteurs pourraient devenir des agri-sentinelles.Tout salarié qui souhaite agir dans la lutte contre la détresse des agriculteurs est invité à manifester son intérêt auprès de son employeur et à se former. Des outils sont mis à disposition des entreprises : annuaires de formations, journées d’informations, documents diffusables… Des journées d’informations seront aussi organisées début 2020.

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