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« Le bien-être de nos veaux à l’épreuve de la caméra »

Au Gaec du Clos Sec, dans les Côtes-d’Armor, les associés ont aménagé leur nurserie dans un ancien poulailler. Pour s’assurer que les conditions de logement répondaient bien aux besoins des veaux, ils ont réalisé un audit vidéo.

Clément et Mickaël Jaffrelot sont associés avec leur père Maurice et produisent 1,2 million de litres avec 130 vaches. Trop à l’étroit dans leur précédent bâtiment, les trois associés décident de construire une nouvelle stabulation. Parmi les nombreux choix à faire pour ce nouveau bâtiment, se pose celui de la nurserie. Les éleveurs disposaient d’un ancien poulailler qui pouvait être réhabilité pour accueillir les élèves. Comme le terrain s’y prêtait, la stabulation a pu être construite juste à côté, légèrement plus bas. Le mur mitoyen du poulailler a été, en partie, abattu pour que les deux bâtiments communiquent et des translucides installés en toiture pour amener de la luminosité. Le troupeau y a pris ses quartiers en juillet 2019.

Pas de compétition observée entre les veaux

Les éleveurs trouvent la nurserie pratique. Les veaux sont logés dans des niches individuelles, installées côte à côte. Les cases sont équipées de deux porte-seaux, pour que les veaux aient toujours de l’eau à disposition. Au sevrage, ils rejoignent des cases collectives. Les génisses sortent à l’herbe dès leur première année. « Les petits veaux sont à proximité de la laiterie, ce qui diminue la manutention pour la buvée, apprécient les éleveurs. On a suffisamment de place pour loger tout le monde ».

Si les éleveurs sont plutôt satisfaits de leurs choix, qu’en est-il du ressenti des veaux ? Pour le savoir, les trois associés ont fait réaliser un audit veaux par BCEL Ouest. En juillet 2020, pendant deux jours, une caméra time lapse a été installée dans la nurserie. Elle a filmé en continu les comportements des veaux. Des images que Clarisse Frémond, dans le cadre de sa thèse vétérinaire a analysées. « Ce suivi en continu a montré qu’il y avait suffisamment de places de couchage et pas de compétition pour l’accès à l’auge, souligne Célia Guégan, la conseillère BCEL Ouest qui suit l’élevage. Ce qui est un bon indicateur du bien-être des veaux ». D’ailleurs, les éleveurs ont été étonnés par la « détente » des veaux. « Quand on est avec eux, ils sont toujours agités. Là on les voyait tous allongés, endormis profondément. C’est rassurant sur leur confort ».

Un positionnement des translucides pas top

Les éleveurs ont été rassurés sur la taille et le confort des cases. En termes d’atmosphère, le bâtiment est isolé et des cheminées assurent une bonne ventilation. « Les animaux se répartissent sur toute la surface, note Célia Guégan. Cela montre qu’il n’y a pas de courant d’air qui leur ferait délaisser certains endroits ». Mais le film a toutefois montré un point à améliorer : le positionnement des translucides. Si la luminosité est globalement suffisante, quand le soleil est à l’aplomb des translucides, les veaux délaissent la partie des cases qui est dessous. « On aurait dû mettre les translucides un rang plus haut, au-dessous du couloir, reconnaissent les éleveurs. C’est ce qu’ils feront sur la partie du bâtiment où il en manque.

Avoir un bâtiment dans lequel ses veaux sont bien aide à optimiser leur croissance. Au Gaec du Clos Sec, l’âge moyen au premier vêlage est de 27,4 mois. « On aimerait arriver entre 24 et 27 mois, ce qui demanderait une croissance un peu plus élevée", envisagent Clément et Mickaël. Maintenant que le nouveau bâtiment tourne, les éleveurs espèrent avoir plus de temps à consacrer aux veaux. Depuis le début de l’année, les éleveurs s’astreignent à des mesures régulières du tour de poitrine. « Au lieu de sevrer tout le monde à 2 mois, on pousse jusqu’à 2 mois et demi pour les plus petites qui n’ont pas atteint les 100 cm de tour de poitrine ». Ils ont aussi renforcé la ration. « Dès une semaine d’âge, on leur donne une petite poignée d’aliment pour arriver à 1,5 kg. Les génisses qui sont là sont bien parties pour un vêlage entre 24 et 26 mois ». Ce qui confirme qu’elles vivent bien dans leur bâtiment.

À savoir

Pour respecter le bien-être de ses animaux, il faut veiller à cinq piliers fondamentaux. Les veaux doivent être nourris et abreuvés correctement, disposer d’un logement adapté, être indemnes de douleurs, blessures et maladies, ne subir ni peur ni stress, et pouvoir exprimer les comportements normaux de leur espèce.

 

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