Aller au contenu principal

Conversion atelier lait en viande
L´abandon du lait comprime le revenu

Les performances économiques peuvent baisser de plus de 50 %. L´intérêt de la conversion d´un atelier lait en élevage allaitant est donc limité à des cas très particuliers.


Le découplage des aides laitières, le désir de diminuer le temps de travail d´astreinte, un projet de mise aux normes trop coûteux couplé à l´absence de successeur potentiel. Ces différents facteurs amènent « beaucoup d´éleveurs à se poser la question de l´intérêt d´abandonner la production laitière au profit de l´élevage allaitant », constate Thierry Offredo, du pôle herbivore des Chambres d´agriculture de Bretagne. C´est notamment le cas d´éleveurs du centre-Bretagne, d´Auvergne. Le phénomène est amplifié par le contexte de tension et d´incertitudes qui pèsent sur le prix du lait et a contrario des cours de la viande bovine qui évoluent favorablement depuis 2002. Reste que, selon Thierry Offredo, qui s´est particulièrement penché sur cette problématique, la conversion en vaches allaitantes ne peut se justifier en termes économiques que dans un nombre de cas très restreint. Il s´agit essentiellement de l´éleveur proche de la retraite, sans successeur connu et confronté à une obligation de mise aux normes coûteuse ou à une exploitation devant faire face à une réduction de main-d´oeuvre.
Ce choix peut en effet s´avérer réalisable « lors du départ d´un associé dans un élevage mixte (lait et viande) disposant des surfaces suffisamment importantes ». Les candidats ne doivent en effet pas perdre de vue « qu´une conversion peut diviser le revenu de l´exploitation par deux ». C´est notamment le cas lorsque la production laitière est remplacée par un troupeau de vaches allaitantes non primées (PMTVA).

Une marge brute inférieure de 700 ?/ha de SFP
Cette baisse de revenu varie selon la situation de départ de l´exploitation mais cette tendance se retrouve dans des simulations réalisées par différentes Réseaux d´élevage. Selon des données des CER de Bretagne « la marge brute à l´hectare d´un atelier allaitant (1000 ?/ha) est plus faible d´environ 700 ?/ha de SFP que celle d´un atelier lait (1700 ?/ha de SFP) ». L´éleveur doit donc faire face à une diminution importante de la marge brute alors que bien souvent le montant des charges de structure engagées dans l´élevage laitier est plus élevé que celui d´un élevage allaitant. « Si l´éleveur ne peut pas baisser ses charges de structures, il est préférable sur un plan économique de ne pas abandonner le lait. » Par ailleurs, pour être viable, cette conversion doit le plus souvent s´accompagner d´une augmentation du nombre d´UGB et donc de la surface consacrée aux bovins.
« On peut vivre avec 30 vaches laitières et un quota de 200 000 litres de lait mais difficilement avec 30 vaches allaitantes. En augmentant l´effectif à 50 vaches allaitantes, on double alors le nombre d´UGB total par rapport à la situation initiale et on crée des besoins en bâtiment supplémentaires. » Cet accroissement de cheptel peut se heurter à des contraintes environnementales et entraîner des problèmes de trésorerie. « Il faut vendre deux vaches laitières pour acquérir une vache allaitante », souligne Thierry Offredo. Les éleveurs de troupeaux mixtes semblent les plus à même de réussir leur projet de conversion totale « parce qu´il faut vite être performant pour dégager rapidement des marges correctes ». Au bout du compte il ne reste plus grand nombre de candidats répondant à tous les critères favorables au bon déroulement de la conversion.
Pour être viable, une conversion doit le plus souvent s´accompagner d´une augmentation du nombre d´UGB. ©F. d´Alteroche

Les plus lus

<em class="placeholder">éleveur Célestin Jaunel devant son robot de traite</em>
Qualité du lait : « Mon souci de germes provenait de la pompe doseuse de produits lessiviels »
À la SCEA de Beaudival dans le Nord, un problème de germes est intervenu quelques mois après la mise en route du robot de traite…
Tableau avec les prix de revient et coût de production de l'atelier lait de vache de 2024
Le prix de revient du lait publié en 2025 par le Cniel augmente de plus de 4%

Les indicateurs de coût de production et de prix de revient du lait de vache pour l’année 2024, publiés par l'interprofession…

<em class="placeholder">fouille et échographie d&#039;une vache</em>
« Suite à la FCO, il va manquer de femelles de renouvellement dans 30 % des élevages laitiers », d’après Innoval

La reproduction des troupeaux laitiers a été mise à mal avec le passage de la FCO 3 et 8, particulièrement marqué dans le…

<em class="placeholder">groupe d&#039;éleveurs assistant à une démonstration d&#039;entretien de la végétation autour des clôtures. </em>
Prairie : de nouveaux matériels pour l’entretien autour des clôtures
La gestion de la végétation sous les clôtures électriques est essentielle en système herbager. Des outils utilisés dans d’autres…
quad dans une prairie avec du matériel pour entretenir et déplacer les clôtures et les fils.
Prairie : un gain de temps avec un atelier et un quad bien rangés pour clôturer avec efficacité

Dans l'Orne, Estelle et Sylvain Quellier sont à la tête d'un troupeau de 80 vaches laitières qui pâturent 9 à 10 mois de l'…

<em class="placeholder">Benoit Chamagne, éleveur laitier</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « J'arrête le bio et je rejoins une petite coopérative laitière », en Haute-Saône

Après avoir vu son contrat dénoncé par Lactalis, Benoit Chamagne, éleveur laitier en agriculture biologique en Haute-Saône,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière