« La réussite de l’implantation de la luzerne tient à une somme de petits détails »
Installé en Ille-et-Vilaine en bio, Maxime Besnard sème quatorze hectares de luzerne par an en association avec du trèfle nain et du trèfle violet. Du choix du mélange variétal au semis superficiel à la volée, l’éleveur met toutes les chances de son côté pour limiter le salissement.

« J’implante chaque année quatorze hectares de luzerne en bio dans une rotation longue sur des sols limono-argileux qui se réessuient bien », expose Maxime Besnard, éleveur en Ille-et-Vilaine, à Saint-Armel. « Mon objectif est de tout mettre en œuvre pour obtenir une luzernière qui démarre dans les meilleures conditions possibles pour faire un maximum de biomasse et de MAT », résume l’éleveur qui récolte en moyenne 12 t MS/ha en quatre coupes.

« Le trèfle blanc nain est doté quant à lui d’un fort pouvoir stolonifère. Son effet tapissant assure une couverture dense et rapide évitant le développement des adventices. » Il reste en place plusieurs années et peut atteindre 20 à 25 cm en première coupe. Sa pousse diminue en conditions séchantes et il repart à l’automne avec la surface du sol plus humide.
Semis de printemps avec maintien du labour
Le semis intervient au printemps autour de la mi-mars, dès que les sols sont suffisamment réessuyés, mais pas plus tôt car les sols sont trop froids. « Au printemps, le sol bénéficie d’une plus grande humidité résiduelle par rapport à l’automne et les jours longs favorisent les légumineuses », avance l’éleveur. Même s’il a la volonté de réduire le labour sur l’exploitation, Maxime a fait le choix de le conserver pour la luzerne préférant la placer dans les meilleures conditions de réussite possibles. Deux passages de herse rotative suivent pour assurer une préparation de sol fine et émiettée.

Privilégier une bonne répartition spatiale des graines
L’exploitant effectue systématiquement un chaulage la première année de l’implantation à raison d’une tonne de carbonate par hectare, renouvelé en deuxième et troisième année. Le pH des sols est de 6,2. En matière de fertilisation, il ramène 20 m3/ha de digestat. « Riche en NPK, plutôt basique et contenant aussi du soufre, le digestat est particulièrement bien adapté pour la luzerne », indique l’éleveur en précisant qu’un apport de chlorure de potassium intervient également après la coupe de juin en deuxième année. Et de conclure : « La luzerne est une culture délicate, mais une fois que l’implantation est réussie, la parcelle est propre et il n’y a plus qu’à la regarder pousser et la récolter ! »
Une inoculation juste avant le semis
Maxime Besnard préfère pratiquer l’inoculation de la semence lui-même. Le semis étant délégué, cela lui permet de prendre le temps de préparer l’inoculation au plus proche de l’intervention. Il recourt à une bétonnière pour mélanger l’inoculant aux graines de luzerne, en se tenant à l’abri du soleil. L’éleveur pratique, hectare par hectare, pour un mélange plus homogène : après chaque inoculation de 25 kg de luzerne, il ajoute les graines des deux trèfles. Il renouvelle l’opération quatorze fois pour ses 14 ha à semer.