La Normande passe à la Génétique Haute Performance
La précision dans le choix des accouplements franchit un nouveau palier en race Normande. En se basant sur la connaissance du microbiote intestinal, il est possible de faire des choix génétiques plus adaptés aux conditions propres à chaque élevage.
La précision dans le choix des accouplements franchit un nouveau palier en race Normande. En se basant sur la connaissance du microbiote intestinal, il est possible de faire des choix génétiques plus adaptés aux conditions propres à chaque élevage.

Pourquoi un taureau qui donne de bons résultats dans un élevage, ne performe pas forcément dans un autre ? Le fameux « effet troupeau » me répondrez vous. « Cet effet troupeau peut s’expliquer par des différences dans la population bactérienne ruminale. Selon l’alimentation, le sanitaire, les pratiques d’élevage, le microbiote diffère d’un élevage à l’autre », explique Matthieu Chambrial, chef de produit chez Origen Normande.
« On sait maintenant que le microbiote joue un rôle important sur le niveau de performances. Selon le microbiote qu’elle va rencontrer, la génétique peut sous ou sur-performer parce qu’elle va rencontrer des conditions plus ou moins favorables à la pleine expression du potentiel. Combinée avec les données de génotypage et du contrôle de performances, la caractérisation du microbiote est une brique de précision en plus qui intègre les interactions entre la génétique et l’environnement de chaque élevage ». Une précision qui peut faire gagner en performance en permettant des accouplements adaptés à la génétique et au contexte propre à chaque élevage. C’est l'enjeu a du programme Génétique Haute Performance (GHP) développé par Gènes Diffusion, grâce à l’analyse du microbiote. D’abord lancé en Holstein, ce programme est désormais accessible aux utilisateurs de la génétique Origen Normande.
Hyper personnalisation des index
Il permet de trouver le taureau le plus adapté à chaque vache, grâce à des index personnalisés selon les spécificités du troupeau. Pour y accéder, il faut que le troupeau soit entièrement génotypé et suivi au contrôle de performances. L’analyse de 10 échantillons de microbiote dresse une connaissance du contexte propre à chaque troupeau. Ce contexte servira à personnaliser les index avec une réévaluation du potentiel de chaque taureau en fonction des caractéristiques des microbiotes. Le conseil en accouplement se fera à partir de ces index personnalisés.
Pour une approche globale, les choix génétiques seront accompagnés d’un conseil spécifique, proposé par Littoral Normand et Seenovia, qui s’appuiera également sur la meilleure connaissance du microbiote.
De premiers résultats encourageants en Holstein
En Holstein, la Génétique Haute Performance a débuté en 2021, avec de premières naissances en 2022. Les génisses issues d’accouplements GHP terminent leur première lactation. Les premières tendances montrent des lactations supérieures de 278 kilos par rapport à leurs consœurs issues d’un accouplement classique, un TB en hausse de 0,5 point et un TP à +0,3 point, alors que les prévisions étaient à +250 kg de lait et +0,1 point sur chacun des taux. Ce qui annoncerait un retour sur investissement de 150 €. A ce jour, en race Normande, Origen attend un bénéfice de 75€/VL/an, en partant sur des analyses de 10 microbiotes par an pour 550€/an et un suivi génétique personnalisé à 44€/femelle. « Au fur et à mesure des générations, il y aura une montée en puissance du niveau génétique, donc une augmentation du bénéfice », prévoit Paul Voisin, chef de produit innovations génétiques chez Origen Normande, sans cacher qu’il reste encore des inconnues, comme les effets sur la consommation alimentaire, la longévité ou la santé.