Aide laitière couplée
La France doit faire vite
Comment maintenir la production laitière en région de montagne dans un contexte de suppression des quotas et de libéralisation des marchés ? « La France doit demander sans tarder à la Commission européenne de proposer en mai, dans le cadre du bilan de santé, une aide directe supplémentaire couplée au lait. La Commission est prête à accepter l´idée de cette aide pour l´ensemble des régions défavorisées à dominante économie laitière », affirme Jean-Pierre Carlier, consultant et expert auprès de la Commission européenne et de l´OMC. Faute de quoi la production laitière en montagne sera, selon lui, réduite de moitié en 2022 par rapport à celle d´aujourd´hui et les trois quarts des producteurs disparaitront.
« Une aide à l´hectare d´herbe, même importante, ne garantira pas à elle seule le maintien de l´activité laitière après la suppression des quotas ». Il estime qu´une aide couplée de 27-30 euros par 1000 litres serait nécessaire, et que son coût serait modeste au niveau de l´Union européenne.
Au travers de ce débat couplage-non couplage, la Commission doit décider si elle veut privilégier une activité économique à valeur ajoutée en montagne, ou si elle veut cantonner la montagne à un rôle environnemental et touristique.
Nécessaire au maintien de la production en montagne
Aucun des États membres n´est a priori opposé à l´idée d´une prime à l´hectare d´herbe majorée en montagne. Il n´en va pas de même pour une aide laitière couplée. En France, le sujet est très sensible. Il oppose dans un bras de fer le secteur des grandes cultures et celui de l´élevage. Et divise aussi le secteur laitier en opposant le Grand Ouest à la montagne. Pour Jean-Pierre Carlier, « il est très important que le dispositif figure dans les propositions de la Commission du 20 mai sous forme de règlement, car il sera par la suite très difficile à réintroduire ». Le Conseil des ministres demande généralement plutôt des ajustements ou compléments à la Commission qu´un changement d´orientation politique.