Gaz à effet de serre: la pression monte
Si l’on veut contenir le réchauffement climatique, il faut agir vite en réduisant les émissions de gaz à effets de serre dans l’atmosphère. Dans un contexte réglementaire en évolution, l’élevage a des atouts pour relever ce défi.

Réchauffement climatique, accord de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), Grenelle de l’environnement, conférence de Copenhague, 2010 année mondiale de la biodiversité… l’environnement, troisième pilier du développement durable, s’invite de plus en plus dans les débats politiques nationaux et internationaux. Et pour cause ! Il y a urgence. « Le changement climatique est un défi très important pour deux raisons. D’une part, l’effort de réduction des émissions de GES doit être très important et, d’autre part, il va falloir aller très vite, explique Jérôme Mousset, chef du service agriculture et forêt de l’Ademe. Selon les scénarios du Giec(1), plus on prendra de retard sur la réduction des émissions de GES à l’échelle de la planète, plus le réchauffement sera important. Si l’on veut limiter le réchauffement climatique à 2°C, il va falloir absolument atteindre le pic des émissions de GES autour de 2015. »
Et pourquoi faut-il limiter le réchauffement à 2°C ? Parce qu’au-delà, « l’impact sur l’agriculture et la biodiversité risque d’être très important », prévient Jérôme Mousset. «Même avec les efforts de réduction de GES, la planète va continuer à se réchauffer. Il sera donc nécessaire d’adapter les exploitations agricoles à l’évolution du climat. Et comme nous avons beaucoup d’incertitudes quant à son évolution et ses répercussions, il est nécessaire de rechercher une diversité des systèmes de production pour avoir le plus de chance de trouver le mode d’élevage qui conviendra le mieux au changement de climat et aux conditions locales. »
L’échec, en décembre dernier, du Sommet de Copenhague illustre la difficulté de se mettre d’accord au plan international sur des mesures de régulation des émissions de GES à cause de leurs répercussions possibles sur le développement économique. Pour autant, des initiatives se développent. Par exemple, avec le « Paquet énergie-climat », l’Union européenne s’est engagée à réduire de 20 % ses émissions de GES en 2020 par rapport à 1990.
La France s’est fixé l’objectif de réduire par quatre ses émissions de GES d’ici 2050 par rapport à 1990. La contribution de l’agriculture, et en particulier de l’élevage bovin, est potentiellement très importante grâce notamment au stockage du carbone sous prairie.
Aujourd’hui, les objectifs de réduction des émissions de GES sont connus. Quelle sera la part d’effort réclamée à l’agriculture ? Rien n’est encore décidé. Mais déjà, l’affichage environnemental des produits voulu pour 2011 par le Grenelle de l’environnement aura un impact certain sur l’image des produits laitiers et de la viande bovine auprès des consommateurs.