Aller au contenu principal

Faites la chasse aux courants parasites

Dans les bâtiments et salles de traite, les structures métalliques susceptibles de conduire les courants vagabonds sont nombreuses. Bien souvent, la simple mise en conformité des installations électriques permet de les éliminer. Les méthodes des géobiologues sont controversées.

© B. Griffoul

Attention, ambiance électrique dans les stabulations et au-dehors. Les vaches laitières n’aiment pas prendre du jus. Elles réagissent aux courants parasites de faible intensité qui se propagent dans les bâtiments d’élevage et les salles de traite par des comportements de stress, voire des pathologies et des baisses de production.

Un sondage réalisé en Suisse (par la station de recherche ART) montre que 20% des exploitations laitières auraient des problèmes de courants vagabonds dans la salle de traite, de façon certaine (10 %) ou supposée (10 %). Ces courants trouvent souvent leur origine dans des installations électriques défectueuses.

Outre le respect des normes de sécurité, la réfection d’une prise de terre dans les règles de l’art, la mise en équipotentialité de toutes les masses métalliques du bâtiment et le déplacement éventuel de la clôture électrique permettent souvent de régler les problèmes.

Mais les débats sur les courants parasites s’électrisent parfois lorsque des lignes à très haute tension sont implantées. Le groupe permanent de sécurité électrique (GPSE), club informel regroupant la profession agricole, RTE (Réseau de transport d’électricité) et des experts de la santé animale, s’est penché sur plusieurs dizaines de cas d’élevages situés à proximité de lignes électriques. Les problèmes rencontrées par ces éleveurs sont très souvent « multifactoriels », explique François Gallouin, président du GPSE. Et, quand les perturbations électriques sont avérées, « elles sont le plus souvent liées à une mauvaise équipotentialité des masses métalliques ».

La guerre de tranchée est encore plus exacerbée lorsqu’on évoque la géobiologie, qui s’intéresse à l’influence de l’environnement sur le vivant. « Supercherie », s’étranglent Henri Brugère, professeur à l’école vétérinaire de Maison-Alfort, ou François Gallouin, qui n’ont pas de mots assez durs pour fustiger cette « pseudo-science ». « Seul compte le résultat », rétorque Philippe Arzul, vétérinaire - géobiologue, qui affirme avoir résolu par ces méthodes de nombreux cas d’élevages en graves difficultés.

Emmanuel Babin, conseiller en bâtiments d’élevage de Haute-Saône, qui a suivi sur le terrain de très nombreux géobiologues, estime que si certaines perturbations telluriques (cours d’eau souterrains, failles) peuvent être des facteurs aggravants, tout géologue « sérieux » - et ils sont loin de l’être tous- doit d’abord s’attacher à résoudre les problèmes électriques.

Quoiqu’il en soit, avant d’incriminer les courants parasites, il faut bien s’assurer que toutes les autres causes potentielles des problèmes rencontrés en élevage (alimentation, sanitaire, défauts dans le bâtiment ou l’installation de traite…) ont bien été éliminées.

SOMMAIRE du dossier

Page 30 : Bâtiments, bloc traite, clôtures... - Mettre les installations électriques en conformité

Page 36 : Au Gaec Le Pratel, en Loire-Atlantique - «Les antennes RFID ont dû contribuer à la flambée de mammites»

Page 40 : Emmanuel Babin, conseiller bâtiment - «Les rayonnements telluriques sont des facteurs aggravants»

Page 44 : Philippe Arzul, vétérinaire - «Une démarche globale qui inclut la géobiologie»

Les plus lus

<em class="placeholder">L&#039;aire paillée offre une surface de 1 200 m2 séparée en deux.</em>
« Je suis repassé en aire paillée pour viser 2 millions de litres dans mon élevage laitier des Côtes-d'Armor »
Dans les Côtes-d’Armor, Antoine Boixière a choisi de démonter ses logettes pour améliorer le confort de ses 110 prim’Holstein et…
Deux éleveurs avec une petite fille devant un près avec des montbéliardes en Haute-Savoie
DNC : « Ceux qui s’opposent à l’abattage rallongent notre calvaire », témoigne Nicolas, éleveur laitier touché par la maladie en Haute-Savoie

Eleveur laitier près de Faverges, en Haute-Savoie, Nicolas Prud’homme dont 68 bêtes ont été abattues après une contamination à…

<em class="placeholder">Aurélie et Ludovic Coué, éleveurs laitiers</em>
« Pour installer un robot de traite, nous avons réaménagé le bâtiment d’élevage pour la moitié du prix d’un neuf en Loire-Atlantique »

En Loire-Atlantique, Ludovic et Aurélie Coué ont préféré transformer l'ancienne stabulation pour installer des robots de…

<em class="placeholder">Thierry et Tristan Cluzel, éleveurs laitiers. </em>
« Le passage en logettes de nos vaches laitières nous a changé la vie, dans la Creuse »

Le Gaec du Beaudeix dans la Creuse a converti l’aire paillée  en stabulation avec deux rangs de logettes suite à l’…

<em class="placeholder">dégagement de gaz toxique au silo</em>
Ensilage de maïs : attention au gaz orange des silos 

Les sécheresses et canicules impactent le métabolisme des plantes. Elles peuvent notamment induire des niveaux de nitrates…

<em class="placeholder">Pascal Gord, éleveur. </em>
Stress thermique : « Les ventilateurs n’ont pas suffi à améliorer l’ambiance de notre stabulation dans le Rhône »
Le Gaec des Deux-Communes, dans le Rhône, a fait évoluer son bâtiment pour lutter contre le stress thermique des vaches laitières…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière