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Plusieurs projets concernant la filière laitière sont en cours dans le cadre du programme Agretic, financé par la région Bretagne. Un programme qui vise à développer l’usage du numérique.
Plusieurs projets concernant la filière laitière sont en cours dans le cadre du programme Agretic, financé par la région Bretagne. Un programme qui vise à développer l’usage du numérique.

Depuis deux ans, le laboratoire interprofessionnel MyLab et les sociétés Kerhis et IMT Atlantique, accompagnés par Bretagne développement innovation et les pôles de compétitivité Valorial et images et réseaux, testent un nouveau système de traçabilité des échantillons de lait. « Chaque année, huit millions d’analyses sont réalisées en Bretagne pour le paiement du lait, explique Gaëlle Furet, de Kerhis. Par ailleurs, 50 % du lait collecté dans la région est échangé avec une autre laiterie. Les enjeux de traçabilité sont donc très forts pour les producteurs et les laiteries. L’objectif est aussi d’automatiser et sécuriser l’échange de données entre producteurs, laiteries et laboratoires. » Les 37 établissements du Grand Ouest ont été consultés ainsi que le Cniel, l’objectif à terme étant d’étendre le système au niveau national.
Testé avec trois laiteries pilotes (Lactalis, Savencia, Sodiaal) et 100 camions, Milk-Tracking repose sur la gravure dans les flacons lors de leur moulage d’un code-barres constituant un numéro unique. Chaque chauffeur dispose dans son camion d’un lecteur de code-barres, via son smartphone, les données étant ainsi transmises automatiquement sur une plateforme web. Les résultats des analyses sont ensuite consultables sur la plateforme et en toute confidentialité par les producteurs et les différentes laiteries. Milk-Tracking devrait être progressivement déployé dans l’Ouest en 2018 pour une mise en service en 2019. Depuis septembre 2017, MyLab teste par ailleurs la commande d’analyses en ligne, le système devant être pleinement opérationnel au 1er janvier 2018. (PHOTO à VENIR)
La société Veto-soft a mis au point pour les vétérinaires une application mobile pour le suivi de la reproduction des élevages, Milk-up. Une passerelle a été créée avec EDEL pour importer les données éleveurs et éviter la ressaisie. Chaque vache a sa propre fiche de suivi. Lors de la visite, l’éleveur peut saisir facilement les nouvelles observations. En fin de visite, un bilan est réalisé automatiquement. Pour compléter Milk-up, Veto-soft travaille sur une autre application, Cerès, qui importera toutes les données de suivi de la reproduction, suivi de l’alimentation et suivi de la qualité du lait de l’élevage pour en dégager les axes prioritaires à travailler.
La ferme expérimentale de Trévarez dans le Finistère dispose d’une quantité importante de données recueillies depuis vingt ans sur un grand nombre de vaches laitières. La chambre d’agriculture de Bretagne, appuyée par Agretic, Business et Décision et IBM, a donc décidé d’utiliser les moyens de la « data science » (statistique, analyse inférentielle et prédictive, intelligence artificielle) pour valoriser ces données. L’idée est d’utiliser les données du passé pour créer un modèle de prédiction de l’évolution d’une vache ou d’un troupeau et au final mettre au point un outil d’aide à la décision pour les éleveurs. Un premier outil pourrait être présenté au Space 2018.
E-mage in 3 D, société spécialisée dans la réalité augmentée, a mis au point pour le fabricant de chargeurs MX Mailleux une application qui permet de reconnaître un modèle de tracteur puis de superposer, en réalité augmentée, un chargeur issu de la gamme MX. L’éleveur peut ainsi visualiser le chargeur sur son tracteur et, grâce à la poignée de pilotage en wifi développé par MX, manipuler le chargeur sur son tracteur. Cette application ouvre la voie au guidage tête haute qui permettra de visualiser l’outil à accrocher ou décrocher sur le pare-brise du tracteur ou sur un écran, en réalité augmentée, ce qui facilitera l’attelage et le dételage d’outils sur des tracteurs de plus en plus hauts.
Copeek propose le boîtier connecté Peek que l’on peut installer dans une stabulation pour surveiller les conditions d’ambiance et le comportement des vaches. Il peut être équipé de plus de 10 capteurs mesurant température, humidité, vitesse de l’air, température de la litière, taux de CO2… Le boîtier fait aussi des photos et vidéos qui permettent de surveiller le comportement des vaches, leurs déplacements… et de les relier aux conditions d’ambiance. Les données sont transmises en continu sur une plateforme collaborative par wifi (wifi du robot…), 3/4 G ou par le réseau basse consommation LoRaWan. Les applications pour l’instant sont surtout de la location (100 € HT/mois/boîtier) à des structures de conseils qui les installent temporairement chez des éleveurs ayant des interrogations sur leurs animaux, l’ambiance…