Êtes-vous prêt à suivre une formation sur la prise en charge de la douleur des veaux lors de l’écornage ?
Stress, douleur aiguë lors de l’intervention, inflammation des tissus… une formation a été créée pour limiter l’impact de l’écornage sur le bien-être des veaux <sup>(1)</sup>.
Stress, douleur aiguë lors de l’intervention, inflammation des tissus… une formation a été créée pour limiter l’impact de l’écornage sur le bien-être des veaux <sup>(1)</sup>.



Non. Je respecte beaucoup mes animaux, mais le problème avec cette formation c’est qu’on nous propose d’intervenir cinq fois sur les veaux (sédation, anesthésie, anti-inflammatoire, écornage, désinfection). C’est long et stressant pour les veaux. Et c’est contradictoire avec la solution d’avenir qui consiste à limiter l’utilisation des médicaments. Un bon moyen de concilier la prise en charge de la douleur sans trop utiliser de médicaments est de choisir, quand c’est possible, des taureaux porteurs du gène sans cornes. J’ai actuellement 35 vaches dont la moitié de race Pie Rouge des Plaines. Cette année, j’ai commandé 30 doses de semences dont 21 sont issues de taureaux porteurs de ce gène. Quand j’écorne, j’interviens sur des veaux âgés de 4 ou 5 semaines. Je les attache aux cornadis et j’applique l’écorneur pendant 25 à 30 secondes sur chaque corne. Puis je désinfecte avec un produit iodé.
Oui. J’ai suivi la formation organisée en avril par le GDS de l’Orne avec notre vétérinaire. Jusqu’ici j’écornais les veaux femelles (environ 45 par an) jusqu’à un mois avec un brûleur électrique. Et je n’utilisais qu’un anti-inflammatoire. Grâce à cette formation, j’ai appris à réaliser une anesthésie locale et à détecter les cornillons beaucoup plus tôt. Je vais donc pouvoir les écorner dès l’âge de 8 à 15 jours. Je vais également leur administrer un sédatif avant l’écornage. J’ai investi dans une tondeuse de finition pour bien repérer le bourgeon cornual. Avec cette technique, il n’est plus nécessaire de mettre les veaux dans une cage de contention. On leur enlève donc une source de stress. Et avec une bonne organisation, il est possible d’écorner, seul et sans efforts, plusieurs veaux tout en travaillant dans le calme.
Non. En revanche, pour limiter le risque de douleur, j’essaie d’intervenir le plus tôt possible, c’est-à-dire sur des veaux âgés de moins de 15 jours. Dès que je sens le bourgeon cornual, je coupe les poils autour et je réalise un pré-marquage avec mon brûleur à gaz pour bien identifier la zone à brûler. Pour écorner les veaux dans de bonnes conditions, il faut que le fer soit suffisamment chaud et en bon état. J’utilise une cage de contention pour bien maintenir le veau. Dans ces conditions, l’écornage ne dure pas plus de 4 secondes par côté. C’est primordial pour éviter la douleur. Les veaux sont d’ailleurs plus bruyants quand on les met dans la cage que pendant l’écornage proprement dit. Il m’arrive cependant de mettre un anti-inflammatoire quand l’écornage dure trop longtemps ou si la plaie n’est pas très belle. Mais cela concerne une ou deux génisses par an sur une trentaine d’écornées (troupeau de 70 Prim’Holstein pour une référence de 600 000 l). J’applique de la teinture d’iode sur la plaie et je passe un coup de bombe d’aluminium pour la protéger surtout en été à cause des mouches. Avec cette technique, je pense limiter les risques et mes vétérinaires n’ont jamais constaté de problèmes particuliers suite à l’écornage de mes veaux.