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Êtes-vous prêt à introduire de la chicorée dans vos prairies ?

Répandue en Nouvelle-Zélande, la chicorée fourragère fait une entrée très timide dans les prairies multiespèces en France. Adaptée aux conditions séchantes, sa valorisation au pâturage est délicate.

OUI. Mon exploitation (120 ha dont 100 ha d'herbe, 50 Montbéliardes à 7 600 kg) est située en zone de montagne dans un secteur très séchant. Ici, le RGA pousse mal. J'ai donc abandonné à contrecœur le RGA pur et en mélange avec du TB sur mes 60 ha de prairies temporaires au profit de prairies multiespèces contenant encore un peu de RGA. Mais pour augmenter l'autonomie fourragère, je vais le remplacer par de la chicorée sur une dizaine d'hectares destinés au pâturage. J'en avais déjà testé il y a douze ans, mais l'offre est restée longtemps limitée. En 2013, j'ai réimplanté 2,5 ha avec un mélange à base de 2 kg de chicorée, 17 kg de festulolium et 2 kg de TB sur une parcelle dédiée au pâturage des génisses (vêlage deux ans). Pour ne pas être dépassé par sa pousse, il faut l'implanter sur des petites surfaces où les animaux reviennent rapidement (pâturage ras et au fil). Des parcelles seront dédiées aux vaches mais il faut être prudent avec les taries car c'est un fourrage riche en potassium et calcium.

JE VAIS ARRÊTER. Nos vaches (36 Prim'Holstein à 9 500 kg) ont 9 ha de prairies accessibles au printemps. J'ai réimplanté une prairie multiespèce de 3,5 ha il y a trois ans en faisant un essai proposé par Limagrain sur 1 ha avec ce mélange auquel nous avons ajouté de la chicorée (1 à 8 % selon les bandes d'essais). Nos vaches pâturent en full grass sur trois paddocks avec un retour sur chaque parcelle tous les 1,5 jour. Au printemps, tout se passe très bien. Mais ensuite, la chicorée monte très vite en graines et les vaches ne la consomment plus. Comme elles ont toujours un minimum d'ensilage de maïs au pâturage (7-8 kg de MS), je pense qu'elles consomment en priorité le maïs, le ray-grass et le trèfle. La chicorée non pâturée devient très vite envahissante. Et comme je ne veux pas broyer les refus pour ne pas perdre de temps et de fuel, je vais arrêter la chicorée. Elle est peut être mieux adaptée aux systèmes tout herbe.

OUI, depuis six ans, plus encore pour ses qualités agronomiques que zootechniques même si c'est une plante très digestible, stable en été et automne et riche en minéraux. Nous sommes en bio dans un système d'inspiration néo-zélandaise : 75 vaches kiwis (270 000 l de lait produits) en monotraite 9 mois par an, avec 90 à 95 % de pâturage (66 ha de prairies dont 47 ha avec de la chicorée). Grâce à son puissant système racinaire pivotant, la chicorée réalise un labour biologique et pompe des minéraux en profondeur. Cela favorise l'enracinement en profondeur des autres espèces et donc la productivité de nos prairies. Comme nous ne les ressemons plus depuis quatre ans, pour maintenir de la chicorée à hauteur de 10 % en volume foliaire et racinaire, nous misons sur les pieds qui montent en graines ou sur du sursemis. Dans ce cas, nous incorporons les graines dans le lisier à épandre de façon à en semer l'équivalent de 500 à 700 g/ha. Ça marche assez bien, ne coûte pas cher, mais le taux de germination et la répartition des plants est plus aléatoire qu'avec un semis classique.

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