Epandage du lisier : « Notre tonne de 26 mètres cubes est mieux valorisée en restant au champ »
Dans les Côtes-d’Armor, la Cuma Sud-Armor décompose ses chantiers d’épandage de lisier pour gagner en débit de chantier et profiter du potentiel de sa tonne à lisier équipée d’un pendillard ou d’un enfouisseur à disques indépendants.
Dans les Côtes-d’Armor, la Cuma Sud-Armor décompose ses chantiers d’épandage de lisier pour gagner en débit de chantier et profiter du potentiel de sa tonne à lisier équipée d’un pendillard ou d’un enfouisseur à disques indépendants.

Pour épandre 35 000 à 40 000 mètres cubes de lisier par an, la Cuma Sud-Armor, à Plumieux dans les Côtes-d’Armor, a investi en 2021 dans une tonne à lisier de 26 000 litres équipée d’une rampe à pendillards de 30 mètres, et dans un tracteur de 280 chevaux.
« En parallèle de l’achat d’un enfouisseur à disques de 6 mètres, nous avons décidé cette année de changer l’organisation de nos chantiers en dissociant l’épandage du transport », indique Stéphane Louesdon, président de la Cuma.

La grosse tonne à trois essieux équipée d’un bras tourelle reste ainsi au champ, ravitaillée par deux ou trois tonnes de 18 à 22 mètres cubes.
40 hectares épandus par jour
« En supprimant les trajets routiers à plein avec cette lourde tonne, on limite les risques et l’usure liés à la surcharge. Je gagne également beaucoup de temps à ne pas déplier et replier la rampe à chaque trajet. Comme la tonne et le tracteur sont équipés en télégonflage, je ne perds plus de temps à regonfler les pneus, observe Anthony Le Masson, un des quatre salariés de la Cuma. J’estime que cette nouvelle organisation a plus que doublé le débit de chantier. Ravitaillé par les trois tonnes, on arrive à épandre 40 hectares par jour (11 à 12 heures) avec le pendillard de 30 mètres de large en roulant à 4,5-5 km/h pour des doses de 30 mètres cubes par hectare. Dans le cas de l’enfouisseur à disques, moins large et plus tirant, quand j’arrive à atteindre la vitesse de 12-13 km/h, je réussis à couvrir 28 hectares dans la journée pour la même dose de lisier. »
Deux à trois salariés mobilisés en plus
Ce gain de performance a toutefois une contrepartie. « Cela impose davantage de rigueur dans la coordination des chantiers et il faut mobiliser deux ou trois salariés en plus », avertit le président. Quant aux matériels supplémentaires, « les deux tonnes sont déjà amorties. Nous les ferons vieillir en les cantonnant aux trajets routiers. La troisième tonne utilisée en appoint est prêtée par un des adhérents pour limiter les coûts ».
Du volume pour alimenter le pendillard
À l’avenir, la Cuma s’orientera sur des machines de transfert mieux adaptées à la route. Quand viendra l’heure de renouveler la tonne d’épandage, la question se posera de réduire ou non le volume de 26 mètres cubes. Le salarié et le président se rejoignent : « Il faut de l’autonomie pour alimenter le pendillard de 30 mètres et du gabarit pour soulever et tracter le lourd enfouisseur. On limite aussi le tassement de cette grosse tonne grâce au télégonflage. La pression des pneus est abaissée à deux bars sur la tonne et un bar sur le tracteur. » Anthony Le Masson relativise en indiquant que la machine n’est jamais complètement remplie au champ du fait du volume inférieur des tonnes de transfert.
Chiffres clés
Cuma Sud-Armor
2 500 ha d’épandage
1 tonne de 26 m³ à l’épandage
2 tonnes de 18 et 20 m³ au transport + 1 de 22 m³ prêtée en cas de besoin
5 tracteurs de 215 à 280 ch
120 €/h + 20 € par tonne pour l’épandage
80 €/h par tonne pour le transport du lisier