Aller au contenu principal

Des montants de reprise largement au-dessus de la valeur économique

Une étude du CerFrance Finistère montre un décrochage entre la valeur patrimoniale et la valeur économique des exploitations laitières.

Le sujet est sensible. Quelle est la valeur d'une exploitation laitière? Deux approches s'opposent : l'approche patrimoniale et l'approche économique. Le CerFrance Finistère a mené une étude auprès de ses adhérents; elle a le mérite de chiffrer précisément ces deux approches sur une quinzaine d'années et sur un grand nombre d'exploitations laitières spécialisées (500-700 suivant les années). "Notre étude montre aujourd'hui un décrochage entre la valeur patrimoniale espérée par le vendeur au moment de la cession de l'exploitation, et la valeur économique  qui permettrait au repreneur de tirer un revenu de son travail, constate Cédric Maguer responsable du service étude. L'estimation de la valeur patrimoniale a été faite à partir de la valeur moyenne des biens à l'origine corrigée par un coût d'actualisation et une dépréciation fonction de l'âge: "elle est différente de la valeur nette comptable".  Pour la valeur économique, le centre de gestion s'est projeté dans l'avenir en calculant la capacité de remboursement: "nous avons pris, chaque année, la moyenne d'EBE du groupe des cinq dernières années dont nous avons déduit les prélèvements privés et une marge de sécurité (5% de l'EBE). Puis nous avons regardé le montant qu'un repreneur pouvait rembourser avec des prêts d'une durée de 7,10 et 15 ans".

Un indicateur plutôt autour de 0,7 €/1000 litres

Dans l'échantillon finistérien, le cheptel a été progression constante ces quinze dernières années; entre 2001 et 2015 (1), il est passé de 45 à 69 vaches (289 000 à 475 000 litres). L'étude fait apparaître une rupture  en 2007: le capital d'exploitation (hors foncier) est resté relativement stable jusqu'en 200?????, mais depuis 2008, il ne fait que croître pour se situer à 350 000-380 000 € (contre 200 000-250 000 au début des années 2000). En moyenne sur les cinq dernières années, la valeur patrimoniale est grimpée autour de 450 000 € alors que la valeur économique n'a pas progressé dans les mêmes proportions et se situe autour de 300 000 €.

"Le montant des reprises est aujourd'hui en général très largement au-dessus de la valeur économique, conclut-il. Beaucoup ont en tête comme indicateur le chiffre de 1 €/1000 litres (hors foncier). Si l'on prend la moyenne de l' échantillon de l'étude comme indicateur, le repère se situerait plutôt autour de 0,7 €/1000 litres. "Attention, met-il en garde. Il existe de grandes différences entre exploitations. Suivant l'ancienneté du bâtiment et de l'installation de traite, le type de parcellaire (groupé ou non, accessible au pâturage ou non), la technicité .... une reprise à 80 centimes peut être chère ou pas chère du tout".

Les plus lus

<em class="placeholder">Estelle et Sylvain Quellier, éleveurs et associés du Gaec des prairies normandes</em>
« Nous réinvestissons pour assurer l'avenir de notre ferme laitière dans l'Orne »

Avec 80 vaches laitières en AOP camembert de Normandie, Estelle et Sylvain Quellier ont choisi d'améliorer les conditions…

<em class="placeholder">vaches rouges flamandes</em>
Race laitière locale : la filière rouge flamande mise sur la valorisation de sa viande et des fromages locaux
L’Union rouge flamande mise, entre autres, sur la valorisation du produit viande pour continuer à tirer la race à petits…
Récolte du maïs épi : les quatre erreurs à éviter

L’ensilage de maïs épi est une source d’énergie pour les vaches laitières. La récolte du maïs épi et sa conservation au silo…

vaches laitières au pâturage dans une prairie permanente du Grand Est
PAC et prairie permanente : quelles sont les règles de retournement ?

Dans quel cas un agriculteur peut-il retourner une prairie permanente ? En France, la conditionnalité de la PAC impose un…

Maïs ensilage : les étapes à suivre pour réussir son ensilage

Récolter au bon stade le maïs fourrage est essentiel : il en va de la qualité et de la conservation de l'ensilage. Ne vous…

<em class="placeholder">Maxime Besnard, éleveur, dans sa luzernière.</em>
« La réussite de l’implantation de la luzerne tient à une somme de petits détails »
Installé en Ille-et-Vilaine en bio, Maxime Besnard sème quatorze hectares de luzerne par an en association avec du trèfle nain et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière