"Dégager du revenu et du temps libre"
Dans l’Ain, Fabrice Vieudrin s’est installé avec son frère le 1<sup>er</sup> janvier 2016, avec la volonté d’inscrire le Gaec dans l’avenir.
Dans l’Ain, Fabrice Vieudrin s’est installé avec son frère le 1<sup>er</sup> janvier 2016, avec la volonté d’inscrire le Gaec dans l’avenir.

Fabrice Vieudrin a exercé quelques métiers agricoles avant de décider de s’installer sur le Gaec familial. Avec son père, ils optent pour un passage de témoin : l’installation coïncidera avec le départ en retraite. Et ils se mettent d’accord sur une reprise des parts sociales à leur valeur économique (53 100 euros), en gros décalage avec la valeur patrimoniale (300 000 euros). "C’était ça ou je ne pouvais pas m’installer."
Fabrice décide de se lancer malgré la crise laitière. "Nous étions huit en formation en vue d’une installation en lait, trois ont abandonné en voyant les prix. Dans mon cas, la ferme tournait déjà bien, et notre projet était de poursuivre une stratégie de charges fixes comprimées et de coût alimentaire maîtrisé grâce à un système très herbager (trois quarts de la SAU). J’étais donc assez serein."
Le projet est de saturer les outils existants, en passant de 75 à 90 vaches (80 % de Montbéliardes) et de 660 000 à 740 000 litres de référence (coopérative Bressor). Le bâtiment a juste été allongé de 5 m. Il fallait réaliser une mise aux normes. Au lieu de faire une deuxième fosse, le Gaec opte pour un séparateur de phase mobile en Cuma. La partie liquide est stockée dans une poche souple de 500 m3 et la partie solide dans une fumière couverte. "Cela permet de mieux valoriser les effluents tout en maîtrisant l’investissement." La mise aux normes et l’aménagement du bâtiment ont coûté 78 000 euros.
Viser la performance économique et environnementale
Pour le prix du lait à mettre dans le PDE, "la chambre d’agriculture conseillait de se rapprocher des prix pratiqués par la coopérative, soit 350 €/1 000 l sur les cinq dernières années. Avec mon frère, nous avons eu raison de rester prudents (330 €), car le prix payé moyen 2016 (clôture au 31 mars 2017) a à peine atteint les 320 €. Notre résultat 2016 (695 000 l produits) devrait être tout juste positif."
L’objectif des deux frères est de se rémunérer. "En 2016, on a prélevé 1 800 euros net par mois chacun. C’est notre seuil minimum, même si cela a affecté notre trésorerie." Autre objectif : se libérer un week-end sur deux et trois semaines de congés. "En 2018, nous voulons monter à quatre semaines de congés." Pour cela, le Gaec a constitué un groupement d’employeurs avec trois autres exploitations et une Cuma pour un salarié.
L’engagement dans une Maec système polyculture élevage, et dans le programme Carbon dairy, est une conviction des deux frères, "pour faire perdurer l’exploitation, qu’elle soit transmissible et cohérente avec son environnement". L’engagement dans la Maec a apporté un supplément de DJA, tout comme l’utilisation d’un salarié partagé en groupement d’employeurs.