« Contrôlez vos frontières »

« Des vaches dans un pré, quoi de plus naturel avec les laitières d’un côté de la clôture et les Blondes de l’autre. Tout irait bien dans ce joli tableau si les deux troupeaux n’en formaient qu’un seul. Mais ces deux troupeaux n’ont pas le même propriétaire et pas le même statut et les vaches sont des curieuses qui viennent volontiers dire bonjour aux voisines. Il y a même quelques années, une épidémie d’IBR en avait profité pour se répandre comme une traînée de poudre dans plusieurs troupeaux de la contrée. L’IBR, quand elle s’y met, se répand vite, bien plus vite que la BVD qui prend son temps ou la tuberculose qui pourrait carrément attendre quelques années pour être dépistée. Ces maladies et d’autres se transmettent par-dessus cette clôture aussi facilement qu’une gastro dans le métro parisien, et selon une idée communément admise, la BVD s’introduirait une fois sur deux de cette manière dans les exploitations nouvellement infectées.
L'embarras du choix
L’autre sujet du jour est un lave-botte. Voilà un investissement rarement consenti dans les exploitations bovines françaises. Mais, s’il était judicieusement disposé dans votre exploitation et correctement alimenté en eau et en désinfectant, il marquerait la frontière devant laquelle tous ceux qui comme moi sont susceptibles de pénétrer chez vous ne manqueraient pas de montrer « botte blanche » avec un certain empressement. Il éviterait de rentrer chez vous la grippe d’hiver et quelques autres virus, un peu de dermatite digitée (pour ceux qui n’en connaissent pas les méfaits) et quelques salmonelles d’une étable voisine.
« La protection sanitaire ne passe pas que par des vaccins »
Bien sûr, toutes ces maladies et quelques autres comme la paratuberculose sauraient aussi bien profiter d’un achat mal contrôlé ou mal certifié ou même d’une bétaillère pas nettoyée pour s’introduire chez vous. Double clôture, lave-botte, désinfection du matériel en commun et contrôle des achats doivent vous permettre de contrôler très efficacement vos frontières. Sorti de là, il n’y a plus que les impôts et les maladies vectorielles qu’on n’arrête pas ! »
Retrouvez cet article dans le numéro de juillet-août de Réussir Lait, page 58.