Aller au contenu principal

Conservateurs : quel est l’intérêt économique pour l’ensilage d’herbe ?

Selon les premiers éléments dont dispose Arvalis, les conservateurs à base de bactéries lactiques homofermentaires diminuent les pertes de 4% sur l’ensilage de graminées, ce qui permet en moyenne d'amortir l'investissement.

Avec un ensilage d’herbe à 30% MS et un prix des conservateurs entre 2 à 3 €/t MS brute, le retour sur investissement est de un pour un.  © C. Pruilh
Avec un ensilage d’herbe à 30% MS et un prix des conservateurs entre 2 à 3 €/t MS brute, le retour sur investissement est de un pour un.
© C. Pruilh

« La question de la rentabilité du recours à un conservateur pour l’ensilage d’herbe n’est pas simple à appréhender, avance Anthony Uijttewaal d’Arvalis. La réponse dépend de l’économie de pertes de fourrages permise par les additifs, mais aussi du respect des conditions d’application du conservateur, notamment de la dose employée. » L’institut technique manque encore de références pour parvenir à mieux établir les domaines d’intérêt technico-économiques, mais une récente méta-analyse portant sur des ensilages de graminées donne de premiers éléments de réponse.  « Nous avons compilé les données de 52 publications issues de la littérature scientifique internationale et indépendante. Menées dans des contextes climatiques tempérés proches du nôtre, ces essais ont étudié différents paramètres en comparant un ensilage témoin à un ensilage avec conservateur biologique. » L’échantillon moyen de l’étude correspond à un ensilage à 27 % MS, entre un réessuyé et un préfané.

Un retour sur investissement de un pour un

Il ressort de l’analyse que les bactéries lactiques homofermentaires ont un effet important sur la qualité de la conservation en réduisant de 4 % les pertes non visibles (pertes de matière organique digestible qui s’échappe sous forme de CO2 sous la bâche). « Avec un coût de l’herbe rendue silo entre 120 et 140 €/tMS, l’économie de la perte permise par un conservateur homofermentaire serait ici comprise entre 4,7 et 5,5 €/tMS, poursuit Anthony Uijttewaal. Avec un ensilage d’herbe à 30% MS et un prix des conservateurs entre 2 à 3 €/tMS brute, cela permet un retour sur investissement d’un pour un. » L’approche ne tient pas compte des effets sur la qualité sanitaire (butyriques et mycotoxines) ni d’un éventuel impact zootechnique. « Cela étant, une autre étude n’a pas révélé d’amélioration particulière des performances laitières avec l’inoculation. »

Quant aux bactéries lactiques hétérofermentaires et au mélange mixte (hétéro et homofermentaire), ils n’ont pas permis de réduire les pertes de façon significative dans l’analyse. Leur effets sont attendus pour limiter les échauffements au front d’attaque, en particulier pour les ensilages d’herbe à teneur en matière sèche élevée (supérieures à 40 %MS), ce que n’a pas quantifié l’étude.

Lire aussi Les conservateurs d’ensilage d’herbe en sept questions

Pas si simple dans la pratique

L’application de « la bonne dose » d’additifs lors des chantiers de récolte n’est pas évidente. D’une part, les recommandations se font en cfu (bactéries)(1) ou en litre (acides) par gramme de fourrage frais. Et d’autre part, les réglages machine se font en litres par heure. Ces contraintes nécessitent de connaître le rendement et la vitesse d’avancement de l’ensileuse, ce qui n’est jamais évident pour les fourrages préfanés ! « Quelques conseils peuvent s’appliquer, recommande Anthony Uijttewaal. Comme préparer la dilution de sorte à se faciliter les calculs en termes de multiples, remplir la réservation de l’ensileuse par demi-journée de travail maximum et enfin estimer le rendement sur pied, le taux de matière sèche, ainsi que le débit de chantier de l’ensileuse. »

(1) unité formant colonie
 
 

Les plus lus

<em class="placeholder">dermatose nodulaire contagieuse sur un bovin</em>
La lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse engendre des difficultés dans les élevages bovin

Interdiction d'épandage, veaux bloqués dans les élevages ... commencent à peser lourd dans les élevages bovin de la zone…

<em class="placeholder">Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan, éleveurs de vaches laitières en Ille-et-Vilaine</em>
« Avec la race pie rouge, nous dégageons de la marge avec des vaches laitières rustiques, en Ille-et-Vilaine »

Au Gaec Ker Saout Ru, en Ille-et-Vilaine, Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan ont troqué les vaches prim’Holstein contre des…

<em class="placeholder">Pascal Gord, éleveur. </em>
Stress thermique : « Les ventilateurs n’ont pas suffi à améliorer l’ambiance de notre stabulation dans le Rhône »
Le Gaec des Deux-Communes, dans le Rhône, a fait évoluer son bâtiment pour lutter contre le stress thermique des vaches laitières…
<em class="placeholder">vache atteinte de DNC</em>
DNC : pourquoi la France et l’Italie appliquent-elles l’abattage total des foyers confirmés ?

La stratégie d’abattage total des foyers confirmés de dermatose nodulaire contagieuse, conjointe à la France et à l’Italie,…

<em class="placeholder">Killian Tissot, éleveur de vaches laitières en Gaec, en Haute-Savoie</em>
Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) : « Avec plus de la moitié de nos bovins qui ont été abattus, nous avons des questions sur la suite » 

En Haute-Savoie, Killian et André Tissot ont vécu la douleur de l'abattage de 67 bovins le 7 août, sur les 126 bovins que…

<em class="placeholder">vétérinaire et éleveur lors d&#039;une prescription en élevage bovin</em>
« En binôme avec notre vétérinaire, nous jouons la carte du préventif pour les veaux dans les Côtes d’Armor »

Le Gaec Saint Patern, dans les Côtes-d’Armor, a noué une relation de confiance avec son vétérinaire. Les associés n’attendent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière