Aller au contenu principal

Comment se développent les grands troupeaux ?

Les questions de travail, de qualité de vie, de relations humaines deviennent centrales dans les grandes exploitations laitières.

grand troupeau
A. Conte

Entre 2012 et 2017, 800 troupeaux par an en moyenne ont passé le seuil de plus de 100 vaches. Face à cet agrandissement, de nouveaux collectifs de travail émergent, parallèlement au développement de technologies innovantes. Pour mieux connaître les trajectoires des grandes exploitations et l’incidence sur leur organisation du travail, une enquête a été réalisée dans 49 élevages répartis sur trois régions (Grand Est, Grand Ouest, Massif central) (1). Les élevages interrogés produisent en moyenne plus d’un million de litres de lait, avec 133 vaches et 4,1 UMO, sur 208 hectares.

« Les grands troupeaux 'à la française' se répartissent principalement en trois catégories : les exploitations unipersonnelles ou menées en couple, les exploitations avec plusieurs salariés et les exploitations multi-associés », dépeint Jocelyn Fagon de l’Institut de l’élevage. On constate de gros écarts de productivité du travail entre ces trois profils (plus de 210 000 l/UMO lait rémunérée), selon que les exploitants aient choisi d’investir dans les équipements ou dans la main-d’œuvre. « Les exploitations unipersonnelles se caractérisent par une forte productivité de la main-d’œuvre grâce à l’élevage de précision, l’externalisation de tâches et/ou la simplification des pratiques. »

Une meilleure qualité de vie dans les exploitations multi-associés

En termes de conditions de travail et de qualité de vie, ce sont les exploitations de type multi-associés qui affichent le niveau de satisfaction le plus élevé (plus de 80 %). Par contre, dans les exploitations avec plusieurs salariés, 50 % des éleveurs interrogés se disent peu satisfaits ou insatisfaits de leur qualité de vie. Un tiers des grands élevages enquêtés prend plus d’un week-end sur trois.

Deux types de trajectoires expliquent l’évolution des grandes exploitations. Soit un développement progressif, soit une trajectoire dite « de rupture », avec une forte augmentation du volume de lait à un moment donné (association, achat de quotas ou reprise d’une exploitation). « Les exploitants profitent alors souvent de cette opportunité pour questionner leur système, réfléchir à l’organisation des bâtiments, du pâturage… Mais comme les moyens humains ne sont pas toujours en adéquation avec l’augmentation de volume, cette trajectoire induit des phases de tension sur les travailleurs, analyse Jocelyn Fagon. L’agrandissement progressif, quant à lui, limite les phases de tension, mais comporte le risque de se reposer sur ses lauriers. Par exemple, les exploitations se rendent compte que les bâtiments ne sont jamais assez grands ! »

(1) Dans le cadre du Casdar Orgue (Organisation du travail, durabilité sociale, et transmissibilité des grandes exploitations laitière).

Les plus lus

Astuce d’éleveur : des cannes à pêche transformées en barrière motorisée pour l’accès au pâturage

Franck Hivert, du Gaec Hivert en Mayenne, a installé un moteur de portail de garage sur des cannes à pêche qui servent de…

<em class="placeholder">vache laitière boit de l&#039;eau dans un abreuvoir dans une prairie</em>
Abreuvement au pâturage : position des bacs et débit d’eau sont essentiels

Placer le bac à moins de 150 mètres du fond de la pâture, assurer un bon débit d’eau, ajuster diamètre des tuyaux et…

<em class="placeholder">vaches rouges flamandes</em>
Race laitière locale : la filière rouge flamande mise sur la valorisation de sa viande et des fromages locaux
L’Union rouge flamande mise, entre autres, sur la valorisation du produit viande pour continuer à tirer la race à petits…
Récolte du maïs épi : les quatre erreurs à éviter

L’ensilage de maïs épi est une source d’énergie pour les vaches laitières. La récolte du maïs épi et sa conservation au silo…

<em class="placeholder">Estelle et Sylvain Quellier, éleveurs et associés du Gaec des prairies normandes</em>
« Nous réinvestissons pour assurer l'avenir de notre ferme laitière dans l'Orne »

Avec 80 vaches laitières en AOP camembert de Normandie, Estelle et Sylvain Quellier ont choisi d'améliorer les conditions…

Maïs ensilage : les étapes à suivre pour réussir son ensilage

Récolter au bon stade le maïs fourrage est essentiel : il en va de la qualité et de la conservation de l'ensilage. Ne vous…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière