DECOUVERTE. Les premières Journées de la terre organisées par Champagne Céréales les 17, 18 et 19 juin à Pomacle Bazancourt (51) ont réuni 2.200 invités (agriculteurs ou salariés) au total. L’occasion pour les adhérents de découvrir le complexe agro-industriel des Sohettes, qui rassemble entre autres Cristanol ou le site Chamtor, en plus des traditionnelles et annuelles visites des champs d’essais.
Le plus grand moulin d’Europe
L’accent a été mis sur la bio-raffinerie végétale et sur l’agronomie respectueuse de l’environnement, avec pour trame commune le développement durable.
Pour le premier point, les portes du centre de recherche ARD (Agro-Industrie Recherches et Développements), l’amidonnerie-glucoserie Chamtor et la distillerie Cristanol ont été ouvertes aux adhérents. Le tout dans une ambiance bon enfant, pour les adhérents ravis et surtout impressionnés par l’ampleur du site. Comme la distillerie Cristanol avec ses trois colonnes de distillation, dont la plus grande d’Europe pour la ligne céréales qui culmine à 50 m ; des cuves de fermentation pouvant contenir jusqu’à 3.500 m3 de substrats ; et le plus grand moulin d’Europe, avec une capacité de traitement optimale de 1.900 t par jour ! A terme, sur les deux lignes de fabrication bien distinctes, 280.000 t de bioéthanol seront obtenues, dont 120.000 t pour la partie betterave, ce qui représente 18.000 ha de cultures, et 160.000 t sur la partie céréales, soit 70.000 ha ou encore 500.000 t de blé.
Des synergies importantes
Les visites ont également permis de mettre en lumière les synergies existantes sur la plate-forme industrielle des Sohettes. Car selon Pascal Bailleul, directeur général de Chamtor, « pour être rentable et durable, une plate-forme de bioraffinerie doit tirer profit des synergies dégagées entre ses différents sites. » L’approvisionnement de Cristanol est ainsi réalisé à partir du récent silo Champagne Céréales de Pomacle, qui peut contenir jusqu’à 6.000 t de blé, soit environ quatre jours de production d’éthanol.
La distillerie consomme également un substrat de fermentation, le Glucor FE, qui est produit par Chamtor et dirigé vers l’usine par un pipe-line. Il accélère la fermentation du jus de betterave, permettant d’augmenter le rendement de production d’éthanol de l’usine. A terme, cet approvisionnement représentera l’équivalent de 70.000 t de blé par an. La technologie par voie sèche de la ligne blé de Cristanol, opérationnelle depuis mars 2009, a été mise au point par le centre de recherche ARD, qui a également travaillé sur le potentiel du Glucor FE.
Produire plus et mieux
La seconde partie des trois journées était consacrée à la visite de champs d’essais menés par le service agronomique de la coopérative. Avec l’objectif d’atteindre une agriculture « qui doit répondre aux enjeux environnementaux, sanitaires, et surtout garder sa performance de production », selon Savine Oustrain, directrice du service agronomique de Champagne Céréales. Agriculture raisonnée ; protection intégrée ; associations variétales ou d’espèces (du type blé/pois)… sont au menu des expérimentations 2009 afin de répondre aux enjeux environnementaux du Grenelle. Mais le but, selon Savine Oustrain, est aussi « de montrer des itinéraires acceptables d’un point de vue économique. » Une partie des essais est également consacrée aux « plantes dédiées à la biomasse » en vue de la fabrication de biocarburants de seconde génération, et de l’ouverture du futur complexe Futurol. Le but ? Evaluer le potentiel agronomique et chiffrer la transformation du miscanthus gigantus, switchgrass, sorgho fibre… en bioéthanol.
Opération réussie donc pour ces premières Journées de la terre. Pour Pascal Prot, président de Champagne Céréales, c’est une « preuve, s’il en fallait encore une, que les agriculteurs sont demandeurs de solutions techniques et agronomiques pour pratiquer une agriculture à la fois performante et durable. »