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Dossier
Zoom sur la zone mer Noire, arbitre des marchés céréaliers

Alors que la région mer Noire se voit produire et exporter toujours plus de grains, ses perspectives restent tributaires de bonnes conditions climatiques et d’importants investissements dans les transports, les capacités de stockage et les entreprises agricoles locales.

Si l’Ukraine, la Russie et le Kazakhstan font partie des dix premiers pays exportateurs de blé, de maïs et d’orge, leur potentiel est dépendant des conditions météorologiques, et notamment des sécheresses (cf. graphique), qui conditionnent les récoltes.
La campagne céréalière ukrainienne 2012/2013 a été marquée par une récolte de maïs record à 22,8 Mt suite à d’importantes pertes hivernales avec de forts épisodes de gel, entraînant de nombreux retournements de parcelles et des semis de maïs plus conséquents. Par ailleurs, les blés ukrainiens, de meilleure qualité qu’à la normale ont bénéficié d’une importante demande : 80 % étaient classés de la 1ère à la 3e catégorie contre moins de 25 % sur les quatre campagnes précédentes. Les blés de la récolte 2013 sont attendus à 50 % pour les catégories 1 à 3, selon UkrAgro-Consult, intervenant lors du colloque Black Sea Grain à Kiev les 17 et 18 avril.
Du côté de la Russie, le gouvernement n’a pas imposé de restrictions officielles à l’exportation malgré de fortes pertes hivernales. Une décision « courageuse », selon Dmitry Rylko de l’institut Ikar, car en conséquence, les prix domestiques des matières premières agricoles ont flambé fin décembre-début janvier. Au 10 avril, les exportations russes de grains s’affichaient à 14,88 Mt, dont 10,31 Mt de blé, 2,08 Mt d’orge et 1,45 Mt de maïs. Ikar table sur un total de 15,5 Mt d’ici le 1er juillet. Du coup, les stocks ont atteint des niveaux particulièrement bas qu’il faudra reconstituer. L’institut attend des stocks de report de grains de 8,1 Mt (contre plus de 15 Mt à la fin des campagnes 2010/2011 et 2011/2012), dont 4,9 Mt de blé. à noter que depuis mi-février, les prix sont retombés à des niveaux plus justes suite aux records atteints précédemment et aux ventes d’intervention de l’Etat, même si les volumes étaient relativement faibles.

Une campagne 2013/2014 prometteuse
En avril, les cultures d’hiver ukrainiennes étaient jugées bonnes à satisfaisantes à 91,8 % d’après UkrAgroConsult, contre 65,8 % l’an passé à la même époque. Avec une faible humidité des sols et un printemps tardif, comme dans la plupart des pays de l’hémisphère Nord, les semis de printemps ont été décalés. Ce sont « les délais les plus importants enregistrés depuis six ans », selon Liza Malyshko, analyste chez UkrAgroConsult. Les agriculteurs vont devoir miser sur des variétés plus tardives. En 2013, il est rapporté une baisse de la sole de maïs, mais une forte progression des importations de semences. Elles s’éleveraient à 60.000 t, soit 70 % des ensemencements prévus d’après le cabinet d’analyse. Sous réserve de bonnes conditions climatiques, la récolte céréalière 2013 est estimée à un niveau record de# 52 Mt. Cela pourrait engendrer un disponible exportable de 27 Mt, dont 15,5 Mt de maïs, 6,5 Mt de blé et 2,5 Mt d’orge.

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