Ynsect espère l'ouverture en 2017 de l'aquaculture UE aux protéines d'insectes
C'est dans un contexte porteur que le spécialiste de la production d'insectes et de leur conversion en molécules d'intérêt lève des fonds pour construire son unité de commercialisation.
« Nous sommes en cours de réalisation d'une levée de fonds de 14 M€ qui doit nous permettre d'accélérer la préparation puis la construction de notre unité commerciale à grande échelle, se réjouit Antoine Hubert, PDG d'Ynsect. Cette installation, dont la localisation précise est en cours de définition, produira plus de 10.000 t de farine protéique par an, ainsi que des huiles et du frass (déjections d'insectes qui constituent un engrais organique à forte valeur nutritionnelle pour les plantes). Notre objectif est de construire cette installation en 2018/2019. » L'entreprise a démarré cet été, dans son unité de démonstration industrielle de Dole (Jura), « la production de premiers lots commerciaux de farine protéique et d'huile pour des entre-prises de l'alimentation pour animaux domestiques (pet food) – seul marché aujourd'hui autorisé en Europe pour les protéines d'insectes – ainsi que de frass ».
Une compétitivité accrue
Cependant, sur la base de l'avis de l'Efsa d'octobre 2015 (cf. LD - LPM du 22 mars 2016), la Commission européenne travaille actuellement sur un amendement des règlements nécessaires à l'introduction des protéines d'insectes en alimentation aquacole. « Nous recevons actuellement au sein de notre Association européenne de producteurs d'insectes, l'Ipiff, des signaux très positifs quant à la future décision qui, nous l'espérons, devraient se prononcer en faveur de cette ouverture courant 2017 », affirme Antoine Hubert, son président. Une décision qui devrait permettre « aux protéines d'insectes d'être très bientôt compétitives en termes de prix », estime-t-il. Mais attention, les protéines d'insectes n'ont pas vocation à être comparées avec les protéines végétales. « L'objectif de la filière Insectes est d'être compétitive avec des produits similaires existants sur le marché, à savoir les farines de poissons ou les coproduits de l'industrie de la viande, explique le PDG. Les protéines d'insectes sont en effet très concentrées (60 à 70 % de protéines) et très digestes comme les protéines animales, et ont donc des apports nutritionnels bien plus importants que les farines végétales, telles que les farines de soja. » Les secteurs les plus porteurs dans les prochaines années sont le pet food et l'aquaculture.