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Le poids de l'agriculture dans le commerce entre la France et le Royaume-Uni n'est pas négligeable. L'après Brexit ne sera pas sans impact sur cette relation. Dans une note parue cette semaine, FranceAgriMer dresse un état des lieux des échanges entre les deux pays. Selon ce dernier, le Royaume-Uni est « le 6e marché des céréales françaises au sein de l'Union européenne », avec 1,1 Mt exportées, « loin derrière le nord UE (10 Mt vers le Benelux) ou l'Espagne (3,8 Mt) ». Dans le détail, un peu plus de 200.000 t de blé et d'orge y ont été exportées en 2014/2015 mais c'est surtout en maïs que le volume est significatif, avec 800.000 t expédiées. Un tonnage qui a toutefois sensiblement diminué depuis le début des années 2000, avec la concurrence progressive des productions de la zone mer Noire notamment. Côté oléagineux, la France est un partenaire commercial important pour le Royaume-Uni mais les ventes de graines hexagonales sont relativement faibles en volume. En revanche, celles de tourteaux de colza et d'huiles se sont respectivement élevées en 2015 à 4,8 M€ et 137,5 M€ (69,6 M€ en tournesol, 24,4 M€ en colza, 19,1 M€ en soja). Les conditions de sortie du Royaume-Uni et son nouveau statut constituent donc un enjeu important pour le secteur des grandes cultures françaises. La nomination de l'ancien ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, en tant négociateur du Brexit peut apparaître comme une bonne nouvelle... De ce côté de la Manche en tout cas, car il n'a pas fallu attendre longtemps pour qu'une partie de la presse anglaise ne tire à boulet rouge sur l'ex-commissaire européen aux marchés financiers. Loin de la question agricole, c'est l'avenir des activités financières de la City et ses relations avec les pays de la zone euro qui inquiètent les observateurs anglais. Entrer au sein de l'UE avait un coût, en sortir en aura un également…