Tereos
Vers une fin progressive du bioéthanol à Lillebonne
Moins de cinq ans après sa naissance, l’usine de biocarburant pourrait être réorientée
«D’une éthanolerie, nous allons la reconvertir progressivement en une unité d’amidonnerie », a déclaré Philippe Duval, président du directoire de Tereos au cours de sa conférence annuelle en févier dernier. Cette annonce sonnerait-elle la fin de la production de bioéthanol à Lillebonne ? « Nous avons prévu de changer la destination de l’usine de Lillebonne », a expliqué Philippe Duval, évoquant des difficultés économiques pour justifier ce changement de cap. Première étape de cette transformation, la mise en place d’une unité d’extraction de gluten, pour un coût de 60 millions d’euros qui devrait ouvrir à la fin de l’année 2011, voire courant premier trimestre 2012 au plus tard.
Des difficultés économiques
Plusieurs raisons ont été évoquées par le directeur de Tereos pour expliquer la fin progressive de la production d’éthanol à Lillebonne. La concurrence des productions étrangères, la crise financière ou encore la rigueur budgétaire, la défiscalisation étant passée de 28 €/hl à 14 €/hl, soit une baisse de 70 M€ dans le budget de Tereos. Un manque à gagner important d’autant que le coût de l’éthanol, sur lequel est indexé le prix du blé acheté pour sa production, n’a pas progressé comme celui du grain sur le marché mondial. D’où des questions concernant l’approvisionnement et donc la rémunération des producteurs de plus en plus tentés de vendre leurs volumes sur le marché alimentaire. Pour la filière bioéthanol, le blé est acheté 140 €/t contre un prix indexé à 95 % sur la cotation du marché pour un blé destiné l’amidonnerie. Le passage d’une production d’amidon et de sous produits permettra à Tereos de mieux répercuter les variations de prix des céréales sur le marché.
Première phase : l’extraction de gluten
Première phase de tranformation de l’outil de Lillebonne, l’implantation d’une unité d’extraction et de traitement du gluten. Le budget s’élève à 60 M€ et permettra l’installation d’un moulin, d’un dispositif d’extraction par voie humide, d’une unité de séchage du gluten et d’une unité de conditionnement. « Le gluten sera destiné pour un tiers à la meunerie, un tiers à l’export vers les Etats-Unis et le dernier tiers vers l’élevage piscicole et les animaux domestiques », a expliqué Pierre-Christophe Duprat, directeur de Tereos-Syral-BENP.