Valls en recours au congrès de la FNSEA
Le congrès du syndicat d'exploitants agricoles majoritaire a accueilli le Premier ministre à Saint-Étienne pour son congrès annuel.
Le congrès 2015 de la FNSEA, qui s'est tenu à Saint-Étienne du 24 au 26 mars, a érigé le Premier ministre, Manuel Valls, en recours sur les dossiers prioritaires du syndicat. Un recours face à un ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui a recueilli bien des critiques, motivées principalement par les difficultés de mise en œuvre de la nouvelle Pac. Un contexte très politique, qui n'a pas empêché le syndicat de plancher sur les moyens de sécuriser à l'avenir le revenu des agriculteurs.
Réforme de la Pac non boucléeC'est peu dire que le torchon brûle entre la FNSEA et le ministre de l'Agriculture. « uand un ministre n'est pas efficace, on fait appel au Premier ministre », a lâché Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. C'est, précisément, ce qu'a fait le syndicat à l'occasion des conclusions du congrès. Jeudi 26 mars, à l'arrivée de Manuel Valls et de Stéphane Le Foll, les sifflets fusent. Le nom du ministre de l'Agriculture est scandé. « La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est l'application de la nouvelle Pac en France », expliquera Xavier Beulin, à quelques journalistes à l'issue du congrès. Le Premier ministre s'est engagé à ce qu'il n'y ait aucun retard dans les aides Pac. Il a aussi été très net sur le barrage de Sivens. « Il y aura bien un barrage. » Manuel Valls assure que de nouvelles mesures de simplification seront prises. « Nos normes doivent être alignées sur le standard européen. Il ne faut pas être plus royaliste que le roi. » Il promet qu'il va faire adopter des mesures d'allègement des contrôles en exploitation. Quant aux biotechnologies, Manuel Valls affirme avec force qu'il faut que les chercheurs puissent continuer à travailler sur les biotechnologies sans voir leur travail saccagé. Il a parlé de renégociation en ce qui concerne la directive Nitrates, sujet sensible pour les Bretons, et a annoncé une réunion de toute la filière porcine pour trouver des solutions à la crise, le 31 mars. Une table ronde à laquelle devront participer également les grandes surfaces de distribution. « L'État est à vos côtés, a-t-il martelé, la grande distribution doit accepter des hausses de prix. » Plus encore, language de syndicaliste mais tenu par Manuel Valls : « Nous ne pouvons plus accepter les discours des distributeurs au moment où des agriculteurs sont en train de crever. » Les éleveurs de l'Ouest s'en souviendront sans doute.
À quelques jours du second tour des élections départementales, le Premier ministre n'a pas manqué d'affubler des termes de « choix dramatique » une éventuelle remise en cause de la Pac et un rétablissement des frontières nationales. Une manière de dissuader ceux qui seraient tentés de voter Front national.