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Si l’appellation “Viande porcine française” est de plus en plus privilégiée par les transformateurs, elle ne l’est pas encore assez aux yeux de nos éleveurs. Ils jugent aussi trompeur l’étiquetage « élaboré et transformé en France », qu’ils souhaitent voir disparaître, cette mention n’apportant aucune garantie d’origine. Les éleveurs de porcs, déjà accablés par trois années de crises, espéraient bien un peu de répit en 2010. Loupé. Ils se retrouvent, comme tous les transformateurs, confrontés à la flambée des prix des matières premières. A bout, certains producteurs ont bloqué cette semaine plusieurs sites de salaison de l’Hexagone, empêchant les livraisons de viandes étrangères qui assurent jusqu’à 60 % de l’approvisionnement de certaines usines. L’objectif ? « Mettre la pression » sur ces industriels « qui s’opposent à la mention d’origine des produits » en vue de la réunion de l’interprofession le 25 novembre. A l’heure où les filières animales buchent sur des engagements solidaires en matière d’approvisionnement, cette avancée paraît couler de source. Bruno Le Maire l’a assuré lors de l’installation du comité stratégique de l’agro-industrie le 23 novembre : la reconquête des parts de marché françaises à l’international « tient en un seul mot », « l’unité ». De bonnes intentions,… plus faciles à dire qu’à faire.
(cf. Le porc concurrencé par la volaille)