Aller au contenu principal

Ukraine
Une terre contrastée pour les investisseurs étrangers

Entre opportunités et difficultés, l’Ukraine conserve un potentiel important en matière d’investissements agricoles. Elle « profite encore des liquidités mondiales disponibles suite à la crise financière de 2008. Les détenteurs de fonds se repliant sur les investissements productifs et notamment agricoles », a signalé un représentant du Crédit agricole lors d’une conférence sur les productions végétales en Ukraine, organisée par Agritel au Sima le 22 février à Villepinte.

Les banques ne prêtent qu’aux exportateurs en Ukraine
    L’accès au crédit bancaire reste restreint en Ukraine pour les investisseurs. « Les taux d’intérêts sur les prêts à moyen terme se situent entre 15 et 16 % », indique Jean-Jacques Hervé, conseiller pour les questions agricoles chez Index Bank, filiale ukrainienne du Crédit agricole. Ce dernier souligne d’ailleur que les grandes structures agricoles intégrées verticalement, c’est-à-dire maîtrisant la production jusqu’à sa mise en marché, étaient rassurantes pour les banquiers. D’autant que ces entreprises sont souvent tournées vers l’export. Pour obtenir un prêt chez Index Bank, son représentant explique que les entreprises agricoles doivent cultiver au minimum 3.000 ha. Cependant, après une année 2009 difficile quant à l’accès au crédit en Ukraine « avec des taux d’intérêts variant de 23 à 32%, la tendance s’est améliorée en 2010 sur des taux situés entre 18 et 25% », signale Sergei Feofilov, directeur général d’UkrAgroConsult, cabinet ukrainien de conseil en agriculture.

D’importantes opportunités de gains, mais aussi de pertes
    « On ne s’improvise pas investisseur en Ukraine », insiste Pierre Bégoc, directeur exécutif Europe de l’Est pour la société Agritel. Il conseille aux candidats à l’investissement ukrainien d’avoir deux ans de trésorerie d’avance pour se positionner sur ce marché, car si les gains peuvent être importants, les pertes peuvent l’être tout autant.
    De plus, les intervenants soulignent la nécessité d’accroître les capacités de stockage dans l’intérieur du pays, afin de pouvoir engranger la totalité des récoltes. En effet, lors de la moisson, l’encombrement des ports d’exportation peut créer de réelles difficultés aux opérateurs. De plus, l’accès au marché à terme est plutôt limité, et en dehors des assurances, les outils de couverture sont difficiles à mettre en place dans ce pays. Si l’on ajoute à ces contraintes une logistique capricieuse pour acheminer les céréales depuis l’intérieur du pays vers les ports, l’investissement agricole en Ukraine reste une affaire de personnes bien préparées financièrement.

Hausse de la récolte ukrainienne en 2011
    Sergei Feofilov a profité de cette conférence pour donner ses estimations de récolte de céréales ukrainiennes pour 2011. Selon lui, les prochaines moissons de blé tendre devraient atteindre les 21 Mt en Ukraine, contre 16,7 Mt en 2010. En orge, la récolte 2011 atteindrait les 11 Mt, contre 8,8 Mt en 2010 et 11,7 Mt pour le maïs, contre 11 Mt en 2010. Selon le directeur général, les récoltes de céréales en Ukraine se situeraient entre 44 et 46 Mt en 2011, contre 39,2 Mt en 2010.
    Le maïs serait la culture la plus rentable cette année en Ukraine, face à la forte volatilité des prix observée sur les orges et les blés. Cependant, le dirigeant d’UkrAgroConsult signale que le tournesol est la culture où les marges seraient les plus élevées en raison d’une moindre utilisation des engrais azotés, dont les prix se sont raffermis avec les cours du pétrole.

Les plus lus

Annie Genevard et Albert Mathieu, président-directeur-général de Panzani, lors de la visite de la ministre dans l'usine de Marseille
Blé dur – La ministre Annie Genevard annonce le doublement des aides PAC dans les zones traditionnelles

Lors d’un déplacement en Provence, la ministre de l’Agriculture a visité une usine Panzani et des parcelles de blé dur et…

Un champ de maïs qui souffre de la sécheresse
Récoltes 2025 : recul attendu de la production de maïs en raison d'une baisse anticipée des rendements

Alors que la moisson estivale est sur le point de s’achever, Agreste a publié le 8 août ses dernières estimations de…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

sclérotes d'ergot de seigle dans un épi
Alcaloïdes d’ergot : « À l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire face à la baisse des seuils »

Après une récolte 2024 marquée par une forte contamination par l’ergot de seigle, la filière céréalière tire la sonnette d’…

Champ de blé blond, en Creuse, en juillet 2025
Céréales et oléoprotéagineux bio : rendements corrects et prix en repli sur le rapproché

Alors que les moissons bio s’enchaînent partout en France, dans des conditions caniculaires la semaine dernière et un peu…

Moisson du Colza dans les plaines cerealieres de la Marne. Agriculteur moissonnant sa parcelle de Colza avec une moissonneuse bateuse Claas 740 Lexion.
Moisson 2025 : de bons rendements en colza avec quelques hétérogénéités

Avec une moisson 2025 particulièrement précoce, plusieurs groupes coopératifs ont déjà effectué le bilan de ce millésime. En…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne