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Marché céréaliers/France
Une situation tendue à l’export

L’Onigc confirme ses prévisions optimistes de 9Mt d’exportations de blé français sur pays tiers.Mais avec un euro raffermi, rien n’est joué

DANS NOTRE dernière édition, nous présentions les principaux chiffres des bilans prévisionnels établis par le conseil spécialisé Céréales de l’Onigc à l’occasion de sa réunion du 10 décembre. Nous rappellerons donc, simplement, qu’ils confirment la lourdeur des bilans annoncés le mois précédent, avec des prévisions de stocks de report particulièrement élevés pour toutes les céréales, même si le report d’orge a été quelque peu allégé par rapport aux estimations dumois dernier. Le stock de report demaïs,notamment, s’annonce exceptionnellement haut, à 3,5 Mt. L’office souligne néanmoins la forte baisse des importations en provenance des pays tiers (300 000 t contre 950 000 t la dernière campagne) grâce au rétablissement des droits de douane dans l’UE. Des droits restaurés le 26 octobre, juste à temps estiment les observateurs de l’Office, pour permettre de compenser la baisse des prix des maïs étrangers et protéger les ventes de nos débouchés intracommunautaires.

L’exportation en arbitre

Pour les céréales françaises, les ventes extérieures restent cette campagne,essentielles à l’équilibre du marché. Pour le blé notamment, l’Onigc confirme son objectif de ventes aux pays tiers de 9Mt, un chiffre exceptionnel justifié, aux yeux de l’Office, par les résultats déjà acquis avec des embarquements réalisés à la fin novembre de 4,3Mt contre 1,8Mt l’an dernier à lamême époque. Il reste donc sept mois pour réaliser 4,7Mt. Et le directeur adjoint de l’Onigc considère que la perspective de 9 Mt, jugée ambitieuse au départ, devient de plus en plus réaliste. C’est mathématiquement plausible, mais il faudra compter avec les impondérables,notamment l’évolution du rapport $/€ qui n’est pas particulièrement favorable au blé français actuellement. La dernière affaire sur l’Egypte le 2 décembre, partagée avec la Russie, a été encourageante.Mais depuis, le dollar a baissé et la Russie s’organise pour renforcer la garantie de ses prix sur son marché intérieur tout en donnant un coup de pouce à ses exportations. Elle confirme ainsi ses intentions de présence sur lemarché international,alors que l’Ukraine reste pénalisée par les problèmes qualitatifs qui affectent ses blésmeuniers, mais dispose de grosses quantités de blé fourrager, représentant une vive concurrence sur nos habituels marchés européens (Allemagne et Pays-bas). Concurrence à laquelle s’ajoute, cette année, celle des blés tchèques sur le marché allemand.

L’arrivée du froid devrait,en principe,poser des problèmes logistiques aux exportateurs russes et ukrainiens. Le blé français pourrait bénéficier, de ce fait, d’un certain répit. En revanche, la concurrence argentine à l’export sera limitée par la faiblesse de sa récolte, les échanges de blé de ce pays se faisant alors prioritairement avec ses voisins du continent américain.

Le blé français compte beaucoup sur sa qualité pour affronter ses concurrents à l’international. Sa compétitivité à l’export est donc soumise à nombre d’aléas, et particulièrement l’instabilité monétaire, qui favorisait encore le blé européen en début demoismais le pénalise aujourd’hui.

Pour l’orge aussi se pose le problème de la compétitivité par rapport à l’origine Mer Noire. Et comme les orges françaises sont arrivées au niveau de l’intervention, on ne peut envisager une meilleure adaptation à la concurrence internationale.

Les prix et l’intervention

L’orge illustre la faiblesse des prix du marché céréalier, ayant baissé en quelques semaines pour en arriver en dessous du prix d’intervention. Cette céréale s’est néanmoins stabilisée depuis une semaine,son prix attractif ayant relancé l’intérêt des Fab. Mais elle ne sort pas pour autant de la zone du prix d’intervention. Elle participe d’ailleurs pour une bonne part aux premières mises à l’intervention qui s’accélèrent,mais demeurent encore modérées si l’on considère le niveau des cours. Les offres à l’intervention atteignaient, au 11 décembre pour l’ensemble de l’UE, 98000t dont 51400t de maïs, 38000t d’orge et 8500t de blé tendre. Les offres hongroises dominent avec 72800t dont 50800 de maïs, 17800 d’orge et 4200 de blé. L’Allemagne a poursuivi ses offres d’orge pour atteindre 5 800 t.

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