Une ruée vers l’or ?
Utilisateurs de blé, n’attendez pas trop pour passer commande ! Un tel message de la part d’un établissement public comme FranceAgriMer est suffisamment rare pour être souligné. La plupart des experts le disent, une baisse des prix paraît illusoire. Et les importateurs l’ont bien compris : ils se succèdent aux achats sur le marché mondial.
Il faut dire que la conjoncture sociale les y incite. De plus en plus de gouvernements d’Afrique du Nord et du Proche-Orient redoutent un embrasement dans le sillage de la crise politique tunisienne. Ce n’est pas le moment de manquer de denrées de base. Le vif intérêt des importateurs va sans doute accélérer la baisse des disponibilités…
Et la tension du blé entraîne celles des autres marchés. Les transformateurs français sont, quant à eux, pris en étau entre des prix élevés et des incertitudes sur leur capacité à les valoriser. Il est sûrement trop tard pour éviter que certaines entreprises soient confrontées à des situations difficiles. Néanmoins, souhaitant sans doute éviter qu’un tel scénario se reproduise, Nicolas Sarkozy a annoncé le 18 janvier la mise en place, pour l’élevage, sur toute la filière, « d’une nouvelle relation contractuelle » pour « assurer une meilleure régulation des prix » avant le premier semestre 2011. Les professionnels y réfléchissaient, le gouvernement veut accélérer le mouvement.