Interview de Claudio Bongiovanni
« Une récolte italienne 2016 abondante et qualitative »
À l'occasion de la 56e Bourse européenne des grains, qui se tiendra les 6 et 7 octobre à Turin, son président dresse un bilan positif de la production italienne.

La Dépêche-Le Petit Meunier : Quel est le profil de la récolte italienne de céréales en 2016 ? Claudio Bongiovanni : Elle s'annonce excellente et abondante, en quantité comme en qualité. Celles-ci seraient meilleures que la moyenne des années précédentes. En blé tendre notamment, la qualité est très élevée, sur les blés de base comme sur les blés de force. Les poids spécifiques sont bons, la teneur en pro-téines haute et le profil sanitaire excellent. La récolte du maïs, comme celle du soja et du sorgho, vient de commencer. Il est trop tôt pour faire un bilan, mais les attentes sont, là aussi, très bonnes. Le blé dur a, en revanche, produit de gros volumes mais avec une faible teneur en protéines. Associé à une offre mondiale importante, ceci a entraîné une baisse de son prix.
LDP-LPM : Quelle vision portez-vous sur les échanges de grains entre la France et l'Italie cette année ?
C. B. : Le Piémont, pour des questions géogra-phiques, d'affinité linguistique et d'appréciation qualitative, a toujours été un acheteur important de céréales à la France. Par mon activité de meunier à Turin, j'ai moi-même toujours considéré la France comme une référence. Nous devons cependant retenir que, à la suite des mauvaises conditions climatiques qu'a connues l'agriculture française en 2016, les grands opérateurs français ont été peu nombreux jusqu'ici sur notre marché. Mais, compte tenu de la forte présence d'exposants transalpins à la Bourse, nous attendons, confiants, leurs propositions ici à Turin.
LDP-LPM : Avez-vous un message à adresser aux visiteurs qui participeront à cette nouvelle édition ?
C. B. : En qualité de président de la 56e Bourse européenne du commerce, je peux assurer qu'elle sera l'occasion de faire connaître au niveau international la culture, l'histoire, les talents et la beauté d'une ville au carrefour de axes nord-sud et est-ouest de l'Europe. Le retour en Italie de la Bourse européenne, dix ans après la dernière édition, confirme et renforce la position de notre pays en tant que référence du marché céréalier mondial et des produits de base agroalimentaires. L'Italie est le plus grand importateur de céréales européen et, le deuxième mondial après la Chine. Elle représente donc une place de grand intérêt pour les pays exportateurs. Soutenu par le comité organisateur de cette édition, composé pour la première fois de l'Associazione Granaria de Turin en partenariat avec l'Associazione Granaria de Milan, l'évènement est un moment de rencontre entre les principaux opérateurs du marché mondial des céréales. Une grande opportunité d'affaires, de nouvelles relations et d'approfondissement. Nous avons apporté quelques inno-vations à la forme de la bourse européenne, comme la vitrine des participants et une agora pour les conférences thématiques. Nous avons aussi voulu renouveler la proposition en organisant le dîner de gala dans un lieu insolite comme le stade. Un véritable défi pour nous, auquel s'ajoute l'espoir de dépasser le succès de la précédente édition turinoise. Nous comptons sur la venue de plus de 3.000 opérateurs du monde entier, et de plus d'une centaine d'exposants. Des chiffres importants, rappellant l'importance du rendez-vous du secteur à l'échelon international, ainsi que l'intérêt à l'égard du marché italien. Ce seront deux journées d'affaires, mais aussi de divertissement à Turin, une occasion unique pour tous les participants.