Une production mondiale de sucre plus élevée que prévu
La fermeté des prix du sucre sur la semaine ne serait que conjoncturelle, les fondamentaux actuels du marché plaidant pour une tendance baissière des cours mondiaux.
Les productions sucrières dans les principaux pays exportateurs ont récemment été revues à la hausse par rapport à la campagne antérieure. Au Brésil, la récolte de canne à sucre est estimée à 654 Mt pour 2015/2016 (avr.-sept.), contre 634,8 Mt la campagne passée, selon une note du 13 avril de la Conab, l'organisme d'études statistiques agricoles, détaché du ministère de l'Agriculture du pays. Conséquence, la production de sucre passerait de 35,56 Mt à 37,35 Mt d'une année sur l'autre. En Inde, la production est évaluée à 26,5 Mt en 2014/2015 (déc.-mai), en hausse de 8 % par rapport à la campagne antérieure, selon l'Iso (Association internationale du sucre). Enfin, la production thaïlandaise s'annonce également sur des niveaux élevés, selon plusieurs analystes, à un peu moins de 11 Mt pour 2014/2015 (déc.mai). La sécheresse aurait eu un impact moins élevé que prévu.
Le repli du réal favorise les exportations brésiliennesPar ailleurs, la faiblesse actuelle de la monnaie brésilienne incite les producteurs à se tourner davantage vers l'exportation, et profiter ainsi de la fermeté du dollar. Et ce, malgré la décision du gouvernement brésilien, appliquée le 16 mars dernier, de relever le taux d'incorporation d'éthanol dans le carburant de 25 à 27 %, mesure censée favoriser le débouché intérieur. Le léger rebond des cours mondiaux observé ces derniers jours –en raison de précipitations au Brésil, qui retardent quelque peu la récolte, et de la demande accrue des pays musulmans, avec l'arrivée en juin du Ramadan– pourrait ne pas durer, selon les échos du marché.
La campagne de semis des betteraves à sucre, terminée le week-end dernier, est qualifiée de « bonne et précoce » par Ghislain Malatesta, responsable Action régionale au sein de l'ITB (Institut technique de la betterave), en avance de plusieurs jours par rapport à l'an dernier. En revanche, les surfaces se replient d'environ 5 % d'une année sur l'autre, à 385.000 ha. Cette baisse s'explique par la forte production de l'année passée et la tendance baissière des prix du sucre.