Une production mondiale de blé attendue à un niveau record en 2008
Selon le Conseil international des céréales (CIC), la production mondiale de blé en 2008 est prévue à 646 millions de tonnes, soit une forte progression de 42 Mt sur la récolte 2007
MARCHÉ. Dans son dernier rapport sur le marché mondial des céréales, la Conseil international des céréales (CIC) confirme que la plupart des principaux producteurs comptent sur d’importantes récoltes de blé en 2008, les prix élevés ayant encouragé un accroissement des surfaces. La production mondiale de blé devrait donc afficher un record à 646 millions de tonnes, soit 42 millions de plus qu’en 2007. Les conditions météorologiques pour les régions de blé d’hiver dans l’Union européenne et les pays d’ex-URSS restent plutôt favorables, mais aux États-Unis, le manque de pluie dans les grandes plaines du sud soulève des inquiétudes ; en outre, de graves gelées risquent d’avoir endommagé les cultures en Chine. Les superficies en blé de printemps en Amérique du Nord auraient besoin de plus de pluie.
Surfaces de maïs prévues en baisse
De son côté, le CIC prévoit que les semis mondiaux de maïs devraient baisser de 3 % par rapport à 2007. Aux États-Unis, un repli de 5 % est projeté, les producteurs préférant semer plus de soja et de blé, au détriment du maïs. En revanche, en supposant des disponibilités suffisantes en eau, la forte demande de maïs devrait faire en sorte que la superficie augmente sensiblement dans toutes les zones productrices de l’UE.
En ce qui concerne les semis d’orge 2008, ils devraient progresser de 2 %, l’essentiel de cette croissance étant enregistré dans l’UE et les pays d’ex-URSS.
Une campagne 2007/2008 déstabilisée
La production mondiale de céréales est placée à 1.659 Mt, soit une nouvelle correction de 2 Mt de plus que les estimations de janvier du CIC, et 5,5 % de plus que l’année précédente. Si la production de blé a été décevante, la moisson de maïs affiche en revanche un record. La consommation mondiale de céréales est placée à 1.676 Mt. La production d’éthanol utilisera environ 94 Mt de maïs et 6 Mt d’autres céréales. La production de viande continue de croître, ce qui gonfle les besoins en céréales fourragères. Les nouvelles estimations indiquent des stocks mondiaux de clôture à 247 Mt, soit 3 millions de plus qu’auparavant, mais tout de même le niveau le plus bas en trente ans. Malgré les cours céréaliers élevés, les prévisions d’échanges sont rehaussées de 1 Mt à 228 Mt, soit 7 millions de plus que l’an dernier. Les expéditions de blé reculeront mais celles de maïs et de sorgho vont nettement augmenter.
Blé : stocks de report américain au plus bas
Les estimations de production 2007 ont été relevées de 1 Mt et portées à 604 Mt. Le total de la consommation 2007/2008 reste fixé à 611 Mt. Tandis que l’offre en blé fourrager sera à son niveau le plus bas depuis douze campagnes, l’utilisation pour l’alimentation humaine marquera une hausse de 0,8 % sur 2006/2007. Les prévisions de stocks de fin de campagne dans les cinq principaux pays exportateurs progressent de 2 Mt, à 27 millions, en raison d’une hausse des estimations de récolte pour l’Australie et de la léthargie des exportations de l’UE.
À 7,4 Mt seulement, les stocks de report américains seront à leur plus bas niveau depuis 1947. Les prévisions d’échanges mondiaux en 2007/2008 restent à 104 Mt, soit 6 millions de moins que l’an dernier. La fermeté soutenue des ventes par les États-Unis relève leurs prévisions d’exportations. Les ventes de l’UE se sont accélérées en février avec un blé devenu plus compétitif, alors que le registre des exportations de l’Argentine doit bientôt rouvrir. Les restrictions à l’exportation limitent les ventes par la Russie et l’Ukraine.
Maïs : forte demande mondiale
De bons rendements au Brésil font plus que compenser le déficit des récoltes en Argentine et les estimations de production mondiale affichent une hausse de 1 million à 766 Mt. Les prévisions de consommation restent inchangées à 770 Mt malgré les prix croissants. La demande pour l’alimentation du bétail reste solide même dans les pays en développement, et l’utilisation pour la fabrication d’éthanol continue de croître aux États-Unis.