Une production européenne de sucre attendue en net repli
Les cours mondiaux du sucre ne cessent de faiblir alors qu'ils renchérissent sur le marché européen. La production de l'UE à 28 est de fait prévue en retrait d'une campagne sur l'autre.

Cette année, la production betteravière européenne est attendue en baisse suite au recul des semis de 12 % et de la sécheresse qui a conduit à une diminution estimée des rendements de 7,4 %, à 71,35 t/ha.
Désengorger les stocks UE
Dans l'Oise, « le stress hydrique s'est fait ressentir depuis début août. Si les pluies sont de retour, les plantes peinent à réaliser leur photosynthèse, de nombreuses feuilles ayant séché », explique Philippe Delefosse de l'ITB. À l'échelle nationale, on s'attend à un rendement de 88 t/ha (contre 93 t/ha l'an dernier), proche de la moyenne quinquennale, selon la CGB. Cette baisse de production ne contrebalancera pas la chute des cours mondiaux. Plombés par la surabondance d'offres qui résulte de cinq saisons consécutives de surproduction et d'un real brésilien faible qui incite les producteurs à vendre leur stock sur le marché international libellé en dollar (cf. graphe). « La France n'exporte que peu de sucre sur les pays tiers, tout comme l'Europe des Douze. La production de l'UE n'a donc que peu, voire pas, d'impact sur les cours mondiaux », explique Alain Jeanroy, DG de la CGB. En revanche, les prix sur le marché européen sont en hausse. « Nous atteignons un niveau de 450 à 500 €/t. Ce-pendant, même à ces prix, les betteraviers couvrent à peine leurs coûts de production », fait-il remarquer. Et d'ajouter : « Cela va permettre de désengorger les stocks de sucre qui s'accumulent depuis trois ans. » Quant à la pulpe de betterave déshydratée, l'offre diminuerait de 10 %, selon Serge Faller, DG de Desialis. « Leurs prix devraient atteindre les 165-170 €/t », estime-t-il.